Alors que le cycle des vagues de COVID-19 et des variantes émergentes se poursuit, il est urgent que le gouvernement indien et les intervenants de la santé publique tirent les leçons de la deuxième vague meurtrière la plus récente. En fait, des rapports récents commencent tout juste à confirmer l'ampleur des décès et une sous-déclaration qui a masqué le bilan de la deuxième vague. La deuxième vague a également déclenché une nouvelle vague de chômage dans le pays ; sur 20 millions d'emplois ont été perdus en avril et mai.
Les raisons de la deuxième vague meurtrière en Inde tel que des avertissements scientifiques ignorés, rassemblements de masse, vaccination lente sont des sujets de débat public et d’examen minutieux dans ce contexte de défaillances systémiques. Pannes systémiques incluses faibles dépenses publiques sur les soins de santé, la mortalité sous-estimation, et règles modifiées sur l'aide étrangère affectant les organisations caritatives impliquées dans une réponse rapide sur le terrain.
Ce qui a aggravé cette situation était la mauvaise coordination entre les États et le gouvernement central, qui a conduit à une paralysie politique. Par exemple, plusieurs États n’étaient pas sûrs de disposer d’un approvisionnement suffisant en vaccins dans le cadre des appels d’offres mondiaux lancés par le gouvernement national. Après de nombreuses critiques, le gouvernement indien a finalement centralisé l’achat de vaccins pour les fournir gratuitement aux gouvernements des États.
Mais le la vraie question est de savoir ce qu'il faut faire à l'avenir:
- L'incidence et l'ampleur de la deuxième vague ont été exacerbées par problèmes systémiques qui ont aggravé ses effets, tels que négligence flagrante et sous-investissement dans le système de santé publique. Il est urgent d’augmenter rapidement la capacité en oxygène, assurer les soins d’urgence et critiques essentiels, et stabiliser l’approvisionnement en médicaments.
- Manque de transparence des données à la sous-déclaration et au sous-dénombrement des cas et des décès, avec de graves implications pour une réponse efficace et proportionnée. Les données sur les tests, les cas actifs, les points chauds, les décès, y compris la disponibilité des installations médicales et la vaccination « peuvent être regroupées dans un Tableau de bord national de surveillance pour fournir un flux en temps réel des traces du virus, améliorant ainsi la précision des prévisions et permettant aux responsables de prendre des décisions fondées sur des données.
- Une approche universelle de la réponse à la COVID-19 ne répond pas aux divers besoins et les contextes. Les groupes de travail au niveau communautaire et du district devraient être habilités à intervenir localement, à recevoir des fonds gouvernementaux et à coordonner le système de santé local.
- Le le déploiement des vaccins a été inégal, en partie privatisé et inaccessible pour ceux qui n’ont pas accès à Internet et aux smartphones. Le gouvernement devrait fournir des vaccins gratuitement à tous les groupes d'âge et utiliser des modes de communication appropriés pour atteindre les groupes vulnérables. Dès le 25ème Juillet 2021, juste 8% de la population indienne avaient été entièrement vaccinés, tandis que 18% supplémentaires ont été partiellement vaccinés.
- Pour livrer un une réponse efficace, une collaboration active entre la société civile et le gouvernement est nécessaire. Diverses organisations de la société civile se sont mobilisées pour apporter leur aide à la fourniture de soins intensifs. Cependant, leurs activités ont été gravement entravées en raison d’un accès limité aux fonds, principalement en raison des conditions strictes de la loi sur les contributions étrangères (réglementation) (FCRA) qui empêchent les organisations d’accéder aux fonds étrangers. Pour faciliter cette démarche, le gouvernement devra retirer sans délai les réglementations FCRA.
- Pour soulager la détresse et les souffrances des groupes marginalisés et vulnérables ainsi que des travailleurs migrants et informels, des opportunités de rétablissement solide des moyens de subsistance doivent être trouvées et liées avec la loi nationale Mahatma Gandhi sur la garantie de l'emploi rural (MGNREGA), qui a aidé les gens à sortir de la pauvreté dans le passé. Ces groupes ont également besoin d’une protection sociale garantie en termes d’alimentation (en particulier pour les enfants) et de revenu de base.
- Plutôt que de traiter le COVID-19 comme un désastre de santé publique, le gouvernement national et certains gouvernements d’État ont traité la pandémie comme un problème d’ordre public, criminaliser la dissidence, recourir à la force, emprisonner les critiques, les journalistes et ceux qui ne se sont pas conformés avec des règles strictes de confinement qui portent atteinte aux valeurs démocratiques et aux droits de l’homme. Les valeurs constitutionnelles du droit à la parole et à la dissidence doivent être respectées.
- Une commission d’enquête formelle doit être créée pour enquêter sur tous les aspects de la réponse au COVID-19. en Inde depuis le début de la pandémie, y compris le confinement soudain, la politique vaccinale défectueuse, la mobilisation des ressources via PM-CARES (le fonds du Premier ministre), la répartition des fournitures médicales entre et entre les États, et les pratiques de collecte de données sur les tests, guérison et morbidité.
- Au niveau mondial, L’équité en matière de vaccins est nécessaire de toute urgence pour prévenir de futures vagues en Inde et dans d’autres PRFI. La communauté internationale doit renoncer de toute urgence aux droits de propriété intellectuelle sur les vaccins contre la COVID-19 afin que la production de vaccins puisse être décentralisée et que la capacité de production puisse être augmentée. Les vaccins sont un bien public et ne doivent pas être confiés à des mécanismes privés.
Face à la pandémie, des mesures à court, moyen et long terme sont nécessaires. Alors que mesures à court terme devrait se concentrer sur les secours immédiats, la fourniture de soins intensifs et le déploiement équitable et universel des vaccins, mesures à moyen et long terme doivent mettre en place des processus solides pour apporter des réponses efficaces et garantir les droits aux besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau, la santé, l’emploi et le logement.
Le temps presse, car il est essentiel d’éviter de futures vagues de COVID-19, non seulement en Inde mais dans le monde entier.