La guerre civile qui a éclaté en avril 2023 en République du Soudan a exacerbé une crise humanitaire déjà grave. En septembre 2024, plus de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population du pays, avaient besoin d’aide. En réponse, des mouvements populaires ont émergé, s’appuyant sur des expériences passées de mobilisation collective. Les réseaux de bénévoles, connus sous le nom de salles d’intervention d’urgence (ERR), dans lesquelles le terme « salle » fait référence aux groupes de discussion en ligne où ils ont été initialement conçus et planifiés, en sont un exemple.

Ce dossier est basé sur la première étude de cas des ERR,1 L’étude de cas a été menée entre juin et août 2024. S’appuyant sur des entretiens avec des volontaires, elle met en lumière les points de vue des volontaires de l’ERR et détaille l’émergence, la croissance, les flux de travail et les partenariats des ERR. La note s’appuie également sur des recherches publiées explorant les complexités de la réponse humanitaire au Soudan et le concept d’entraide, y compris les ERR.

L’objectif de cette note est de décrire les principaux éléments à prendre en compte pour comprendre les ERR et la manière dont elles pourraient être soutenues. Elle explore également les implications de partenariats significatifs et à impact local avec les acteurs humanitaires et de développement nationaux et internationaux (IHDA), même au milieu de dynamiques humanitaires complexes et de conflits aigus. Cette note a été rédigée à l’intention de tous les acteurs qui suivent ou participent à la réponse au Soudan – locaux, nationaux et internationaux.

Considérations clés

Comprendre les ERR et les acteurs locaux

  • Reconnaître l’éthique qui sous-tend les ERR. Il existe de nombreux mécanismes de solidarité sociale qui ont une longue histoire au Soudan, notamment le « nafeer » – نفير. Avant de s'engager dans un partenariat avec les acteurs locaux, les IHDA doivent s'assurer qu'ils comprennent ces fondements et comment ils influencent les réponses des acteurs locaux.
  • Reconnaître les différences entre les ERR qui reflètent la diversité des besoins à travers le pays. Les besoins, l’expertise et les variations contextuelles guident le travail des ER. Il est important de ne pas généraliser les modalités de travail et les motivations d’un ER à l’autre, mais plutôt de comprendre les expériences et les rôles uniques de chaque ER.
  • Reconnaître le réseau plus large d’acteurs de la solidarité qui se sont réunis pour soutenir les réponses menées localement par les Soudanais pour eux-mêmes. Il s’agit notamment de réseaux informels, de groupes de la diaspora et d’organisations non gouvernementales (ONG) nationales qui sensibilisent et collectent des fonds ou s’engagent dans la prestation de services en collaboration. Ces groupes ne doivent pas être organisés de manière hiérarchique, mais plutôt reconnus pour leurs réponses uniques et la manière dont ils peuvent fonctionner en synergie.

Soutenir les ERR et les acteurs locaux à court et moyen terme

  • Les IHDA, les ERR et d’autres acteurs de la solidarité pourraient mettre en place une réponse collaborative et à grande échelle au Soudan, mais il faudra modifier les approches actuelles. Le système humanitaire et de développement international dans son ensemble semble intéressé par l’engagement avec les ERR, mais il n’est pas adapté à cette démarche. Jusqu’à présent, l’engagement a été structuré d’une manière qui impose une charge de travail et des risques inégaux aux volontaires des ERR, ce qui ralentit ou empêche par conséquent la distribution de l’aide. Pour atteindre les zones inaccessibles du pays, un travail collaboratif est nécessaire.
  • Favoriser des partenariats équitables reconnaissant les niveaux actuels de confiance et de capacité de réponse (pendant le conflit et bien au-delà) pour les réponses d’aide menées localement et internationalement. Pour les IHDA, comme les agences des Nations Unies, les ONG internationales et les organisations donatrices, cela signifie aller au-delà des relations transactionnelles. Les IHDA devraient plutôt favoriser des partenariats fondés sur le respect mutuel, des valeurs partagées et un engagement à laisser les acteurs locaux diriger les opérations. L'examen détaillé des processus et des approches des organisations locales par les IHDA ne favorise pas un environnement de confiance réciproque et étouffe les partenariats solides, ce qui peut à son tour nuire à une réponse rapide et à grande échelle.
  • Comprendre l’immense risque physique et psychologique auquel sont confrontés les bénévoles de l’ERR. Il est primordial de reconnaître ces volontaires comme des travailleurs humanitaires, de défendre leur sécurité et de leur fournir un soutien similaire à celui fourni aux personnes travaillant pour les acteurs de l’aide internationale, afin de leur témoigner du respect et de leur permettre de poursuivre leur action.
  • Apprendre et soutenir les mécanismes de gouvernance et de coordination conçus localement pour rationaliser et améliorer la collaboration significative avec les acteurs locauxPar exemple, collaborez avec les ERR par le biais de leurs systèmes, car cela permet non seulement la croissance du leadership, mais garantit également la pertinence et la durabilité de tous les mécanismes de soutien fournis.

Des bénéfices plus larges et à long terme du soutien aux ERR et aux acteurs locaux

  • Si les ERR et les IHDA parviennent à surmonter les défis liés à leur collaboration, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère de localisation au Soudan. L’établissement de partenariats durables, adaptés au contexte et éthiques entre les ERR et les IHDA est une opportunité d’établir un précédent sur la manière dont l’entraide au Soudan et ailleurs peut être soutenue de manière significative.
  • Encourager une réponse globale à la guerre et aux besoins humanitaires croissants. Il convient de reconnaître et de soutenir le travail des groupes de base, mais l’importance d’une aide solide dans un pays confronté à la famine ne peut rester lettre morte. Il convient de souligner les leçons tirées des interventions précédentes.
  • Il est essentiel de poursuivre la documentation, l’analyse et l’apprentissage des réponses locales telles que les ERR. Les enseignements tirés de cette réponse et de ses variations selon le contexte permettent de constituer une base de données probantes pour les futures réponses localisées dans les contextes touchés par la guerre.

L’action humanitaire dans une guerre en cours

La guerre actuelle au Soudan a été déclenchée par une lutte de pouvoir entre deux armées : les Forces armées soudanaises (FAS) et un groupe paramilitaire connu sous le nom de Forces de soutien rapide (FSR). Cette lutte incessante pour le pouvoir entretient le conflit au détriment des civils.

Avant la guerre, le Soudan était déjà aux prises avec une forte charge de morbidité,2 insécurité alimentaire3 et une crise de déplacement négligée.4 Ces difficultés ont été amplifiées par le conflit et ont eu des conséquences catastrophiques. Le système de santé a été affaibli et de nombreux établissements ont fermé.2 La moitié du pays est confrontée à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire,5 et les données actuelles suggèrent que plus de 10,3 millions de personnes – une personne sur cinq – ont été déplacées.6 Edem Wosornu, directeur de la division des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a qualifié le Soudan de « l'une des pires catastrophes humanitaires de mémoire récente ».7

La couverture médiatique, la volonté politique et le financement restent faibles.4 En avril 2024, les donateurs se sont réunis à Paris pour tenter de réunir les 2,7 milliards de dollars de fonds estimés nécessaires par l’ONU pour faire face à la crise en cours.8 Bien que des promesses aient été faites, une estimation actuelle du financement rassemblé suggère qu'il ne représente que 411 TP3T de ce qui est nécessaire.6

Un espace humanitaire restreint pour les acteurs internationaux

Le financement n’est pas le seul défi auquel sont confrontés les acteurs internationaux pour apporter une réponse rapide et à grande échelle : le Soudan est un environnement complexe dans lequel opérer, avec l’insécurité et l’accès humanitaire limité qui limitent les possibilités d’assistance.9,10 Ce n’est pas une situation nouvelle au Soudan,11 et des défis similaires ont été signalés ailleurs, notamment au Myanmar, en Éthiopie et en Syrie.12 Dans ces contextes, où les régimes militaires utilisent l’accès à l’aide comme monnaie d’échange, les IHDA sont confrontées à des dilemmes éthiques ; par exemple, doivent-elles continuer à travailler par l’intermédiaire de « l’État » tout en ignorant les complexités politiques et les violations des droits de l’homme ?13

Action humanitaire de proximité, y compris les ERR

La société civile et les réseaux de bénévoles au Soudan ont commencé à répondre aux besoins humanitaires malgré des systèmes formels limités.14,15 Dans le cadre d'une action proche de l'entraide, des groupes de solidarité locaux se sont regroupés et ont mis en place des réponses rapides et innovantes qui se sont répandues dans tout le pays. Les réseaux de bénévoles fonctionnant sous le nom de « salles d'intervention d'urgence » (ERR) sont l'un de ces groupes.

L’accès humanitaire direct des ERR dans les localités et leurs approches adaptables se sont avérés être un atout dans cet environnement difficile.16 Les ERR ont suscité une attention croissante, certaines IHDA s'inspirant d'eux et utilisant leurs actions pour remettre en question les protocoles de leur propre organisation, tandis que d'autres IHDA cherchent à nouer des partenariats avec les ERR. Malgré cette attention, l'engagement entre les ERR et les IHDA reste fragile. Les IHDA ont été critiquées pour leur lenteur à s'adapter et donc à nouer de véritables partenariats avec des groupes dirigés localement, y compris les ERR.17

L’encadré 1 fournit un contexte pour la terminologie utilisée dans le dossier autour de l’entraide, de la solidarité, de la résistance humanitaire et des accords humanitaires internationaux (IHDA).

Encadré 1. Remarque sur la terminologie

Diverses disciplines ont utilisé différents concepts pour analyser et décrire la manière dont les groupes locaux se regroupent en temps de crise. Ces dernières années, l'accent a été mis sur « l'entraide » et les « acteurs locaux ». Cependant, la communitas, l'entraide, la réponse citoyenne ou communautaire, l'entraide entre voisins et l'action locale sont également pertinentes. Dans ce dossier, entraide L'entraide désigne le travail de groupes divers qui se rassemblent en temps de crise collective pour s'entraider. L'entraide peut prendre de nombreuses formes, notamment l'aide financière, alimentaire et autre soutien en nature.18

Un terme connexe est solidarité, qui capture l’idée d’individus partageant des sentiments, des opinions ou des objectifs communs.19 La solidarité dans l’humanitaire a été utilisée pour décrire l’abandon du principe de neutralité pour aller vers un principe qui voit les acteurs « prendre parti ».20 Dans la littérature concernant l’entraide, la solidarité désigne généralement à la fois un fondement éthique et une démarche d’action qui s’unissent pour une cause.21 Ainsi, l'entraide solidaire peut s'apparenter à la description de Slim de «résistance humanitaire« – lorsque le « camp » choisi est celui de ceux qui souffrent sous un régime ennemi injuste et lorsque des mesures sont prises pour sauver, soulager ou protéger ceux qui souffrent.22

Acteur international humanitaire et de développement (IHDA) est un terme supplémentaire utilisé dans ce document pour englober les agences des Nations Unies, les organisations non gouvernementales internationales et les organisations donatrices.

Source : Auteur. Sources citées.

Étude de cas : Expériences des ERR au Soudan

Depuis le déclenchement de la guerre en avril 2023, des initiatives locales ont mené la réponse humanitaire, mais par le biais d’une variété d’organisations et de modalités. Les ERR sont l’une de ces organisations. On estime à 360 le nombre d’ERR actives dans sept États du pays. Les activités quotidiennes des ERR sont diverses, reflétant la diversité des personnes impliquées et leur capacité à répondre à des besoins hyperlocalisés.

Cette section s'appuie sur 12 entretiens pour détailler l'émergence et le fonctionnement des ERR, les réflexions de ceux qui y travaillent et les complexités du travail conjoint entre les IHDA et les ERR. Des pseudonymes sont utilisés tout au long de l'article pour protéger l'identité des personnes interrogées.

L'émergence des ERR

Les ERR ont attiré l’attention internationale pour leur travail depuis avril 2023, mais leur essor est antérieur à cette date.

L’histoire du Soudan a joué un rôle important dans l’émergence des mouvements de résistance. La stagnation économique, alimentée par la guerre, les sanctions et l’oppression politique, a forcé divers groupes d’intérêt à s’unir et à appeler au changement. Les comités de résistance – des collectifs de quartier militant en faveur de la démocratie – sont l’un de ces groupes qui ont émergé lors du soulèvement populaire civil de 2019.23

En dehors du travail politique, les comités de résistance formaient des comités de service dédiés aux services publics sous-financés par le système fédéral.23,24 Le comité de service d’Arkaweet (أركويت), un quartier à l’est du centre de Khartoum, a constitué l’un des premiers ERR lors de la vague de COVID-19 en mars 2020.25 Le plan de cette salle d'urgence a commencé par un échange de messages entre deux amis qui étaient membres du comité de service : « Il vient de m'envoyer un message... il m'a demandé : "Naila, et si on créait une salle d'urgence ? Qu'en penses-tu ?" Et j'ai dit : "C'est une bonne idée. Faisons-le". » Le comité de service a rassemblé des bénévoles et a commencé à répondre localement aux besoins médicaux, tout en sensibilisant à l'évolution de la crise de santé publique. Le nom de « salle d'urgence » est rapidement apparu pour désigner l'objectif principal des bénévoles, qui était de fournir des services médicaux d'urgence, ainsi que les « salles » de discussion WhatsApp dans lesquelles les groupes ont été créés.

Le 15 avril 2023, les premières bombes ont été larguées à proximité du quartier de Naila,26 et Naila a dit : « […] immédiatement après le début de la guerre, nous avons tout simplement réactivé notre service d’urgence… Nous avions déjà le réseau. Nous avions déjà les volontaires, et nous étions prêts… nous avons dit : « Commençons » ».

Cette décision de rester et d'agir fut la première d'une longue série dans ce qui devint un mouvement ERR en pleine évolution, la guerre apportant un nouveau sens au nom de « Salle d'intervention d'urgence ».

Éthos sous-jacent : Nafeer et un engagement envers la maison

Les récits de bénévoles de l'ERR provenant de différentes régions commencent souvent par « Tout a commencé dans mon quartier… ».

Cette formulation des personnes interrogées ne vise pas à revendiquer la propriété de l’idée mais plutôt à souligner l’esprit partagé et le sentiment d’appartenance à une maison collective qui a incité les individus à agir presque simultanément et en parallèle. Nalia a déclaré : « … notre motivation est venue de notre amour du Soudan, de notre appartenance au Soudan et de notre appropriation du Soudan… une responsabilité sociale envers notre pays ».

Hamza raconte cela en partageant le début de l'ERR d'Al Jerif (الجريف) :

L'ERR a commencé la deuxième semaine de la guerre… c'était dans mon quartier de Jerif. C'était la première ERR. Et puis à partir de là, les ERR ont commencé à apparaître dans le reste de Khartoum… ce n'était pas l'idée d'une salle d'intervention d'urgence ou quoi que ce soit. C'était juste une sorte de nafeer.'

Nafeer (نفير) peut être décrit ou traduit par « un appel à l'action collective ». Bien que ce terme soit bien connu au Soudan et ait suscité des réponses aux crises précédentes, il n'a été documenté que quelques fois dans la littérature universitaire.27-29

Aziza, volontaire de l'ERR, décrit nafeer Par ici:

Il n'y a pas de structure, il n'y a rien, c'est juste une traduction littérale de « l'appel à la mobilisation ». Nous allons donc mobiliser des gens, des ressources, de l'aide en nature, de l'argent et tout le reste. Nous appelons simplement les gens à faire cela, et ils répondent.

Hamza a partagé :

Ce n'est pas nouveau du tout. Les Soudanais ont toujours été connus pour se rassembler quand il y a un besoin. Et vous savez… Nos grands-parents nous disent : « Vous ne dormez pas si vos voisins ont faim. Vous ne pouvez pas manger si vos voisins n'ont pas mangé… Vous devez aller les aider. »

Le concept de nafeer L'engagement des bénévoles envers les ERR a joué un rôle essentiel dans la formation des ERR et reste au cœur de la motivation continue des bénévoles. Les ERR ayant été initiées par des personnes qui se soucient de leurs voisins et de leur pays, la responsabilisation au sein de leurs localités s'est faite de manière organique et repose sur un fort sentiment de mutualité.

Unification du réseau et confiance locale

Au-delà de l’éthique sous-jacente et de la motivation centrale de nafeer, d’autres facteurs ont contribué au développement d’un mouvement plus large et plus formalisé de bénévoles. L’unification du réseau en est un. Les liens préexistants au sein du réseau des groupes de protection sociale de quartier ont permis aux bénévoles, en particulier aux jeunes, de réagir rapidement à la crise qui se déroulait.

Lors des entretiens, les personnes interrogées ont décrit la consolidation de leurs réseaux personnels et professionnels, le lien le plus important étant celui des comités de résistance. Aziza, volontaire de l'ERR à Khartoum, a déclaré :

Il y avait une confiance dans les réseaux qui existaient avant la guerre… les gens se connaissaient déjà. Ceux qui sont aujourd’hui des militants de l’ERR ne sont pas tous impliqués dans leur quartier… dans leurs associations de quartier… dans les associations culturelles, sociales, éducatives, etc.

L’unification de divers groupes – au-delà des clivages d’âge, de sexe et d’ethnie – a encore renforcé les réponses à la RRE. Cela comprend un réseau d’acteurs de soutien extérieurs au Soudan qui se sont appuyés sur des traditions de longue date en matière de transferts de fonds et de Zakât (le don caritatif islamique) et qui jouent actuellement un rôle important dans la collecte de fonds publics pour les ERR.16 Les personnes interrogées ont souligné que la présence continue des ERR – et leur historique d’intervention dans les crises – leur a valu la confiance et la légitimité malgré la guerre. Pour citer Aziza : « La communauté respecte les personnes qui rendent des services aux communautés… [nous] sommes les seuls fournisseurs d’aide sur le terrain. »

Cette confiance et cette légitimité ont attiré de nouveaux membres. Noor, au Darfour-Sud, a évoqué la manière dont les ERR ont inspiré et uni les habitants de sa ville. Bien qu’elle ne fasse pas partie d’une ERR, le point de vue de Noor est important – elle est membre du quartier et employée d’une ONG humanitaire internationale. Elle a déclaré :

Vous voyez votre communauté souffrir. Disons que vous n’avez pas d’argent, vous n’avez pas de nourriture, mais vous avez votre pouvoir, vous avez vos connaissances, vous pouvez faire quelque chose. Alors vous ressentez un sentiment d’accomplissement. … Alors la communauté se dit : « OK, nous n’avons pas besoin de chercher de l’aide auprès des autres. Nous pouvons nous aider nous-mêmes. » Cela donne vraiment de l’espoir à la communauté. C’est ça, la communauté, vous savez, ce sont des structures différentes, donc les gens à différents niveaux ont le sentiment que nous sommes connectés.

Si les réseaux préexistants ont été à l'origine des ERR, ce sont les politiques de confiance et d'adhésion ouvertes des ERR qui ont contribué à leur expansion. Naila explique en quoi l'adhésion aux ERR diffère des comités de résistance ou d'autres groupes préexistants : « Les ER [ERR] sont un vaste, très vaste réseau. N'importe qui peut en faire partie. »

Le premier rapport ERR de l’État de Khartoum a fait écho au point de Naila, soulignant la diversité des volontaires composant chaque groupe.24

Au Darfour Sud, la volontaire Jameela a illustré comment des spécialistes techniques et d’autres membres du quartier se sont également mobilisés pour répondre aux besoins croissants :

Tout a commencé en réponse à un besoin. Les professionnels de la santé ont vu ce besoin et ont créé la « salle d’urgence sanitaire », les pharmaciens ont créé la « salle d’urgence des pharmaciens »… Des gens ayant beaucoup de relations ont travaillé ensemble pour faire venir du personnel et des gens… [A]près que la guerre n’ait pas pris fin, le reste du quartier a commencé à entrer… à rejoindre la salle des mères.

Structures organisatrices

Une structure organisationnelle et une vision pour les ERR ont progressivement émergé, les expériences des comités de résistance servant de base sur laquelle s’appuyer. Dans une cartographie des initiatives de jeunesse à travers le Soudan réalisée en 2021, près de 5 300 comités de résistance ont été identifiés et étaient présents dans tous les États.30 L’ampleur du travail effectué par les comités de résistance signifiait qu’il existait un cadre bien connu sur lequel les ERR pouvaient s’appuyer.

Dans un podcast, Hajooj Kuka, responsable de la communication externe de l’État de Khartoum, a décrit les avantages des structures et des processus de proximité, tels que les comités de résistance. « Ce que nous avons remarqué, c’est que, du fait de la manière dont s’est déroulée la révolution soudanaise, parce que nous étions ancrés dans les quartiers, parce que nous étions déjà organisés, parce que nous étions déjà connectés, nous sommes l’exemple parfait de ce que peut être l’entraide », a-t-il déclaré.31

Deux composantes importantes des comités de résistance ont été intégrées aux ERR : (a) un modèle de gouvernance participative et inclusive32 et (b) un cadre pour une organisation décentralisée « de la base vers le haut ».23,24,33

Dans l’État de Khartoum, des structures d’organisation et de coordination des ERR ont pris forme en mai 2023. Un organe parlementaire a été formé, avec trois représentants désignés de chacun des sept districts où se trouvent les ERR, une représentation inclusive des sexes et des limites de mandat établies. Modèle de bonne gouvernance, une charte a été rédigée et votée pour un mandat clair. Les ERR de l’État de Khartoum ont publié la charte en tant que groupe collectif et ont articulé autour des valeurs de « transparence, d’égalité, de participation et de responsabilité » qui guideraient tout leur travail.34,35

D'autres structures de coordination ont été développées par la suite, notamment des comités exécutifs (par exemple pour la programmation et les finances) et des bureaux spécialisés (par exemple pour la santé, la protection et les salles d'intervention pour les femmes axées sur les besoins spécifiques des femmes). Cette organisation de haut niveau n'a pas nui au travail local des volontaires de l'ERR. Les décisions de programmation spécifiques restent du ressort des ERR « de base » opérant au niveau du quartier pour garantir que les actions sont adaptées aux besoins et au contexte. Décrivant la structure horizontale, Mutasim, volontaire de l'ERR, a déclaré : « Dans la salle d'urgence, il n'y a pas de hiérarchie. Chacun, qu'il s'agisse d'un fondateur ou d'un nouveau venu, a un rôle en fonction de ses capacités. »

Des ERR ont été créées simultanément dans d'autres États et des structures de coordination des ERR ont vu le jour pour collaborer. Ces structures de coordination comprennent le Conseil de coordination de la localisation, qui a été formé en septembre 2023. Ce conseil a été créé pour réunir les ERR et les ONG nationales et internationales afin de coordonner et de partager les ressources. Au moment des entretiens, les volontaires ont indiqué que lors des réunions du conseil, environ 30 représentants des ERR au niveau des États se réunissent avec des ONG partenaires pour discuter des fournitures, des services et de la protection. L'objectif du conseil est de construire un réseau humanitaire continu, dirigé par des Soudanais, qui découle du même esprit de solidarité et de volontariat que les ERR.36

Les mécanismes d'organisation des ERR ne sont pas exempts de critiques. Certains ont suggéré que la coordination entre les États est limitée,37 et que la structure diffuse peut parfois être chaotique, manquant de leadership définitif.31 Hamza, volontaire de l'ERR, a contré cette critique en déclarant :

Chaque décision fait l'objet de nombreuses discussions, de nombreuses personnes interviennent… Au final, s'il y a accord mutuel sur quelque chose, la décision est adoptée. Si elle est contestée, elle est mise aux voix, comme dans tout autre parlement.

Cette façon de travailler, a suggéré Hamza, favorise un processus démocratique et un apprentissage croisé.

Activités quotidiennes

Les activités de l’ERR sont façonnées par des évaluations des besoins et des capacités au niveau du quartier, et les activités sont souvent financées par la philanthropie locale ou le soutien de la diaspora.16 En raison de la guerre en cours, de nombreux volontaires ont décrit comment les approches restent flexibles et adaptables pour permettre aux ERR de répondre à la myriade de défis auxquels ils sont confrontés.

La volontaire Amal a expliqué comment l’augmentation des besoins a entraîné une augmentation des capacités :

Nous avons commencé à recevoir des plaintes concernant les approvisionnements en nourriture et les évacuations. À cette époque, jusqu’à la première semaine de la guerre, nous travaillions seuls. Nous payions de notre poche… c’était grâce à l’entraide. Ensuite, nous avons fait venir des professionnels, comme des pharmaciens, des médecins, des accompagnateurs psychosociaux et des spécialistes de la problématique hommes-femmes… ces personnes nous ont aidés à apporter des médicaments, un protocole en cas de viol et nous ont mis en contact avec [d’autres] médecins.

D'autres bénévoles coordonnent ou participent à des activités depuis l'extérieur du Soudan. Par exemple, comme beaucoup de bénévoles extérieurs sont issus du milieu militant, leur utilisation réussie des médias sociaux lors de campagnes d'organisation précédentes s'est avérée utile. Décrivant l'utilisation d'Internet, Noor a déclaré : « Certains d'entre eux sont à l'extérieur, mais ils travaillent à travers le réseau. Les gens, principalement des jeunes, travaillent en sensibilisant, en aidant [en] faisant don [de temps et de ressources] ».

L’inclusion de volontaires de l’extérieur du Soudan dans le travail des ERR a été décrite comme innovante et nécessaire, en partie parce que de nombreux volontaires ont été déplacés par la guerre. Cependant, les volontaires ont également noté qu’il était de plus en plus difficile de communiquer avec des personnes de l’extérieur du Soudan, en particulier dans les zones assiégées où l’accès à Internet est souvent difficile.

Risques, adaptations et visions pour l'avenir

Les avantages que les ERR offrent pour la distribution de l’aide dans un espace humanitaire restreint sont évidents. Cependant, les menaces pour la vie et le bien-être sont courantes. Les volontaires interrogés ont décrit des attaques ciblées, des déplacements répétés, des arrestations, des extorsions, des menaces et des accusations d’espionnage de la part des deux parties belligérantes. Le rapport de juillet 2024 de Human Rights Watch a décrit des atrocités généralisées, notamment des violences sexuelles contre les femmes,38 que les volontaires de l'ERR ont également détaillé.

Aux conséquences physiques d’une guerre prolongée, de l’incertitude et de la pénurie s’ajoutent des conséquences psychologiques. Les volontaires ont fait état de graves problèmes de santé mentale et de bien-être, notamment d’anxiété, de dépression, d’insomnie et de perte d’appétit.

Des descriptions contrastées – l’espoir des réfugiés syriens et les horreurs de la guerre – ont souvent été formulées. Décrivant les pressions exercées depuis l’extérieur du Soudan pour continuer à soutenir les réfugiés syriens après avoir été forcée de quitter son pays, Amal a déclaré :

C'était très dur de s'adapter. Avec une situation nouvelle, sans travail et un horizon complètement gris. Oui, je suis vraiment désolée de le dire, mais je dois partager ce détail avec vous… Ensuite, en même temps, nous avons continué à travailler sur la salle d'intervention d'urgence, à fournir de la nourriture et de l'aide aux gens ! C'était dur, c'était extrêmement dur.

Pour réduire les risques physiques, voire psychologiques, auxquels sont exposés les volontaires de l’ERR dans le pays, une approche consiste à s’adapter aux espaces contestés. Travaillant dans des zones contrôlées par les forces armées soudanaises ou les forces de sécurité rwandaises, les volontaires ont souligné qu’ils doivent se positionner différemment dans certains quartiers pour protéger leur vie et poursuivre leur travail dans ces zones militaires.

Amal a expliqué que « l’adaptation vient du contexte lui-même… Cela dépend des localités contrôlées par les FAS ou les FSR, ou parfois par les deux ». Elle a ensuite reconnu la nature hautement politique de l’enregistrement des entités humanitaires au Soudan (voir encadré 2), affirmant que pour la réponse humanitaire de sa localité : « nous ne pouvons pas être sous le contrôle [de l’une ou l’autre des parties]… ils vont nous empêcher de prendre de l’argent [et] de servir les gens sur le terrain ».

Encadré 2. Note sur l’enregistrement des entités humanitaires et de développement

Les organisations humanitaires et de développement, tant internationales que nationales, doivent s’enregistrer auprès d’un organisme gouvernemental pour garantir leur légitimité et obtenir l’autorisation de mener leurs activités. Au Soudan, historiquement, c’est la Commission d’aide humanitaire (HAC) qui est cet organisme. La HAC est actuellement contrôlée par les forces armées soudanaises, dont la capitale de facto est assemblée à Port-Soudan. En opposition, les Forces de soutien rapide (RSF) ont créé leur propre organisme d’enregistrement dans les zones qu’elles contrôlent. Cette entité s’appelle l’Agence soudanaise de secours et d’opérations humanitaires (SARHO).

Source : Auteur. Sources citées.

De nombreuses personnes craignent que les structures gouvernementales des parties belligérantes puissent perturber le travail des groupes de base – par exemple en introduisant des exigences bureaucratiques irréalisables ou même en ternissant l’indépendance du groupe et en dictant l’aide pour servir leurs propres intérêts.39 Considérant la dynamique des conflits dans certaines zones – comme au Darfour, où le refus de fournir de la nourriture et d’autres formes d’assistance à des groupes spécifiques est utilisé pour chasser les populations40 – cela peut constituer un défi majeur pour la réponse locale.

C’est en raison de ces préoccupations que les ERR ont abordé l’enregistrement de différentes manières à travers le pays, reflétant le contexte et les débats internes de chaque ERR.16

Les volontaires ont reconnu la complexité de leur propre histoire et des perspectives locales qui influencent la façon dont leur travail peut être perçu. En parlant de la façon dont son ERR se différencie des objectifs précédents des comités de résistance, Mutasim a déclaré : « Nous ne mélangeons pas cela avec la politique. Nous avons appris à travailler avec les deux parties du conflit sans prendre parti… Mélanger la politique avec notre travail humanitaire freinerait nos efforts et nous empêcherait d’aider les gens. »

D’autres personnes interrogées ont reconnu que même si le maintien de la neutralité pouvait être difficile sur le plan personnel pour les humanitaires de première ligne – en particulier après avoir été témoins ou victimes de menaces et de préjudices de la part des parties au conflit – elle demeurait essentielle pour assurer la continuité des services dans les zones instables. Selon Aziza :

En fin de compte, nous faisons ce travail parce que personne d’autre ne le fera si nous arrêtons. Ce que nous faisons n’a rien à voir avec la politique… Nous voulons simplement aider notre peuple.

Malgré ces risques et les revers signalés (comme la fermeture des soupes populaires,41 ciblage des travailleurs humanitaires42 et les pannes de réseau43), les membres de l’ERR interrogés étaient déterminés à aller de l’avant et à surmonter les défis. Le fait d’envisager leur rôle comme allant au-delà de la prestation de services a été une force motrice de cet engagement. Cela a été repris dans d’autres publications, qui soulignent le potentiel des programmes de l’ERR (tels que les cuisines collectives) pour renforcer la cohésion sociale et l’égalité des sexes tout en répondant simultanément à des besoins aigus.44

Fidèles aux origines des ERR, de nombreux bénévoles ont qualifié leur travail d'activisme collectif sans horaires « libres ». Amal a expliqué ce dévouement en disant :

Tout ce que j'ai à offrir au Soudan et à son peuple, je le donnerai jusqu'au dernier jour de ma vie. Pas moi, pas seulement Amal. Toute cette génération est du même avis. Nous sommes la génération qui a mené la révolution et nous sommes la génération qui mènera ce pays vers la paix. Inch'Allah.

De nombreux bénévoles ont puisé de l'espoir dans la pratique des ERR en matière de prise de décision locale et dans leur capacité à rassembler les gens et à développer un mouvement de solidarité. Naila a illustré ce propos en disant : « Quand vous voyez les ERR, c'est comme un gouvernement local ! C'est la première réponse... elle est maintenant entièrement répartie dans tout le Soudan, dans différents États du Soudan, c'est incroyable. Je n'aurais jamais imaginé qu'un jour ce serait comme ça. »

Noor partage cet espoir : « L’ERR est comme une communauté. Les gens à différents niveaux se sentent connectés. Les pauvres, les riches, etc. Ils ont le même service, cela unit les gens. »

Interaction entre les ERR et les IHDA

L’aide humanitaire au Soudan n’a atteint qu’une petite fraction de ceux qui en avaient besoin, car elle a été entravée par l’insécurité généralisée et les contraintes politiques et logistiques imposées aux organisations humanitaires.45 En décembre 2023, les recherches ont indiqué que seulement 161 TP3T d’aide ont pu atteindre les personnes dans le besoin, l’accès étant le plus restreint dans les États assiégés de Khartoum, du Darfour et du Kordofan.45

Les ERR, qui évoluent dans un environnement difficile, sont confrontées à des obstacles qui leur sont propres. À mesure que leur modèle d’aide localisée a gagné du terrain dans tout le Soudan, leurs besoins ont augmenté et elles se sont rapidement retrouvées à court de ressources. À l’heure actuelle, les ERR manquent de ressources, ce qui limite leur capacité à fournir une aide efficace.

Conscientes de ces difficultés, les IHDA et les ERR travaillent de manière complémentaire pour fournir des soins vitaux, mais le processus de création de partenariats est difficile. Les IHDA exigent généralement l’enregistrement des partenaires comme mécanisme d’autorisation (voir l’encadré 2), mais la plupart des ERR ne sont pas enregistrées. La collaboration formelle entre les IHDA et les ERR est également difficile car les IHDA hésitent à parler ouvertement de cette collaboration de peur que le gouvernement de facto ne bloque encore davantage leur accès déjà précaire.

La navigation dans ces relations a été discutée avec les IHDA et les volontaires de l'ERR. Les personnes interrogées ont mis en avant l'instauration de la confiance, les complexités du partenariat et l'exploration de différentes approches de collaboration. Ces sujets sont abordés ci-dessous.

Confiance mutuelle ?

Malgré leurs origines locales, de nombreux ERR n’ont jamais eu l’intention de travailler seuls et avaient prévu dès le départ de s’associer à des organisations d’aide nationales et internationales.31 Pourtant, dès le début, certaines organisations extérieures ont remis en question la neutralité et la responsabilité des ERR. Néanmoins, les ERR ont progressivement établi des relations de confiance avec le personnel de certaines IHDA. Cela a été facilité par leur structure organisationnelle claire ainsi que par leur légitimité perçue et leur responsabilité avérée envers les voisins dans le besoin.

Marcus, un travailleur humanitaire international, a expliqué que les ERR ont dû « faire leurs preuves » par des actions plutôt que par des mécanismes plus formels d'autorisation ou d'enregistrement :

Les ERR ont été examinées pendant les huit premiers mois de leur fonctionnement, et elles le sont encore en partie. Je pense qu'elles se sont rendu service en étant légitimes, en prouvant que ce qu'elles disaient correspondait réellement à ce qu'elles faisaient.

Les volontaires de l’ERR considèrent toutefois que cette nécessité de faire leurs preuves est un double standard, car ils n’ont pas la possibilité d’examiner les IHDA de la même manière. Les volontaires de l’ERR ont déclaré qu’ils ne pensaient pas que l’examen microscopique était approprié dans une intervention d’urgence et ont soulevé un point important, à savoir que cela ne contribuait pas à établir un partenariat bilatéral basé sur la confiance.

En référence à la frustration que cela pourrait provoquer, Hamza a déclaré :

Je réponds à des questions sur qui nous sommes, ce que nous faisons, comment nous le faisons [et] nos méthodes de responsabilisation… Alors que j'ai passé deux heures à expliquer les choses, je n'ai finalement pas eu le temps de parler de ce dont je suis venue parler, à savoir que nous avons besoin de soutien…

Les complexités du partenariat

Dès le début, les ERR ont été en grande partie autofinancées et soutenues par la diaspora. Cependant, depuis fin 2023, les ERR ont acquis une reconnaissance internationale croissante et les IHDA tentent de se coordonner avec elles et de leur apporter un soutien. Par exemple, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) dispose d'un mécanisme de financement commun, le Fonds humanitaire pour le Soudan,46 qui a accordé de petites subventions directement aux ERR et à d’autres groupes d’aide en partenariat avec les ERR.45

Bien que ce soutien financier et autre supplémentaire se soit avéré bénéfique, les volontaires interrogés ont également décrit deux limitations et tensions majeures : (a) un financement indirect, inflexible et incohérent ; et (b) des obligations de rapport qui prennent du temps.

Du point de vue des volontaires de l'ERR, le soutien financier était souvent indirect (c'est-à-dire qu'il était acheminé par l'intermédiaire d'ONG) et inflexible (c'est-à-dire qu'il était destiné à une intervention sectorielle particulière). Ils ont également noté que le manque de cohérence du financement affectait la durabilité des activités et entraînait la fermeture de soupes populaires.41 ce qui a eu un effet catastrophique compte tenu de la crise alimentaire.

Les volontaires ont également décrit comment les mécanismes de reddition de comptes et de reddition de comptes des donateurs sont non seulement onéreux, mais aussi inadaptés aux mécanismes des ERR, qui sont basés sur la reddition de comptes des communautés de quartier. Hamza a expliqué : « Nous recevons très peu d'argent pour les ERR, mais trop de conformité et trop de rapports. C'est là, je pense, le plus grand défi. »

Les employés des IHDA interrogés ont fait une observation similaire, ajoutant que le manque de cohérence dans les mécanismes de diligence raisonnable et de reporting au sein des IHDA augmentait la charge de travail des ERR. Illustrant les approches actuelles, Marcus a déclaré : « [La plupart des I/ONG] appliquent en quelque sorte une méthodologie simplifiée pour travailler avec les ERR, mais ces méthodologies ne sont pas unifiées. Cela est source de confusion [et] n'aide pas le processus [de partenariat] ».

Les bénévoles ont expliqué que le fait de trier les différentes exigences et de fournir ce qui est nécessaire peut épuiser les ressources de l'ERR et démoraliser leur esprit.

Cette approche de partenariat menée par l’IHDA a déjà été critiquée, soulignant que si les groupes locaux sont rendus plus responsables envers leurs partenaires internationaux qu’envers leur localité, l’IHDA court le risque de saper involontairement les acteurs locaux.47

Cependant, au-delà des difficultés évoquées ci-dessus, les volontaires ont également indiqué que la formation et le soutien à la coordination qu'ils ont reçus sont devenus partie intégrante de leur travail. Mutasim, un volontaire dans un bureau de protection de l'ERR, a souligné la manière dont les connaissances et les capacités locales et internationales peuvent fonctionner de manière complémentaire. Il a expliqué comment la formation de son équipe auprès d'une ONG internationale a amélioré les mécanismes de sécurité de l'ERR en matière d'évacuation. Cela s'est bien combiné avec les connaissances locales des ERR et leur compréhension des attentes d'un quartier.

Un autre avantage de ces partenariats est que certaines ERR ont renforcé leur crédibilité sur la scène internationale. Par exemple, la reconnaissance des IHDA partenaires a permis aux représentants de l'ERR de l'État de Khartoum d'avoir « une place à la table » dans les cercles humanitaires plus larges et auprès des gouvernements internationaux qui fournissent de l'aide.48,49

Possibilités de localisation

Les employés de l'IHDA interrogés ont apprécié le potentiel de création et de complémentarité des méthodes de travail avec les ERR et le potentiel de localisation significative. Décrivant la nouvelle tendance à canaliser les ressources vers les ERR, Jacob a déclaré :

C'est donc un effort de localisation que nous mettons en œuvre. Je pense que c'est la première fois que cela est appliqué dans ce type de contexte de conflit et avec ce type de réponse. Il sera intéressant de voir comment cela se passe, mais je suis vraiment optimiste à ce sujet.

L’optimisme des IHDA est encourageant, même s’il est important que les attentes à l’égard des ERR ou d’autres acteurs civils ne soient pas trop élevées.44 Les IHDA devraient notamment prendre en compte les sections vulnérables de la société qui risquent d’être négligées si l’engagement se limite à des groupes bien établis.44 Par exemple, étant donné que de nombreuses réponses locales (y compris les ERR) sont ancrées dans des relations antérieures, il existe un risque d’exclusion – dans lequel un soutien plus important est accordé à certains plutôt qu’à d’autres.50 Ce phénomène n’est pas nouveau et a déjà été observé dans d’autres réponses aux crises mondiales.13

Les acteurs locaux, bien que bien placés pour réagir, sont inévitablement plus intégrés dans la dynamique politique et conflictuelle locale.51 Reconnaissant ce fait et appréciant l’histoire des efforts déployés de longue date par l’État pour coopter et politiser la société civile, la prudence est de mise, certains rapports soulignant que l’engagement avec les groupes locaux au Soudan est inévitablement politiquement lourd de conséquences.45

Dans cette optique, une évaluation minutieuse des partenaires a été préconisée.50 Les IHDA doivent reconnaître qu’il peut y avoir une grande variation dans les capacités et les procédures opérationnelles des ERR et des autres intervenants locaux, y compris leur niveau de confiance et le degré de participation locale dans les lieux qu’ils servent.50 Malgré ces considérations importantes, les acteurs nationaux et internationaux ont néanmoins encouragé la prise de mesures pour surmonter ces défis – en particulier compte tenu de l’ampleur de la réponse requise.45

Les membres du personnel des IHDA et les volontaires de l’ERR interrogés s’accordaient à dire qu’il fallait avancer prudemment dans le processus de collaboration pour d’autres raisons, notamment les principales préoccupations concernant la cooptation ou « l’ONGification » des ERR, la répartition inégale des risques et les partenariats « vides ». Parlant franchement, Marcus a expliqué qu’il pensait que les défis auxquels le Soudan est confronté aujourd’hui doivent servir de signal d’alarme pour le système. Il a déclaré : « Si ce n’était pas à cause du manque d’accès, je pense qu’aujourd’hui nous parlerions d’une histoire complètement différente… avec l’accessibilité à tout le pays, [le système] aurait continué à fonctionner comme d’habitude. » En pensant à l’avenir, Marcus a poursuivi :

Je pense que nous avons potentiellement une énorme opportunité de faire de cette expérience une révolution pour le système. Dans le sens où elle pourrait être une étude de cas qui pourrait être appliquée et transférée à d’autres réalités, avec évidemment tous les changements et ajustements nécessaires… Je pense que c’est la première fois que nous et la communauté internationale en général procédons réellement à une localisation.

Toutefois, les employés des IHDA interrogés ont également souligné qu’il existe un risque que les opportunités dans ce domaine soient négligées. Tout d’abord, les ERR, tout en démontrant un modèle innovant d’aide locale, pourraient rapidement perdre leur attrait sans un engagement significatif et opportun avec les IHDA. Ensuite, si les IHDA ne tirent pas les leçons de leur expérience avec les ERR et n’appliquent pas ce modèle à d’autres interventions, les gains en matière de localisation éthique de l’action humanitaire et de développement de manière pratique pourraient être perdus. Enfin, et surtout, des millions de civils souffriront si les opportunités de réponses coordonnées à grande échelle par le biais de l’entraide au Soudan et ailleurs ne sont pas exploitées.

Marcus a exprimé ses inquiétudes de manière explicite en disant : « Ma plus grande crainte est que dans le contexte humanitaire, on passe par des tendances et des sujets populaires et « sexy ». Aujourd'hui, les ERR sont sexy. Ma crainte est que demain, ils ne le soient plus. »

Les références

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Auteurs: Ce mémoire a été rédigé par Samantha K. Olson (London School of Hygiene and Tropical Medicine, LSHTM, [email protected], ID ORCID : 0009-0003-9192-2923), Maysoon Dahab (LSHTM, [email protected], ID ORCID : 0000-0002-4271-9705) et Melissa Parker (LSHTM, [email protected], ID ORCID : 0000-0003-0829-2741)

Note des auteurs : Cette étude de cas comprend de nombreuses citations visant à amplifier les voix et les points de vue de tous les participants. Elle s'appuie sur des recherches axées sur les expériences des volontaires de l'ERR et, inévitablement, les autres voix des intervenants locaux sont absentes. De plus, bien que les personnes interrogées par l'ERR proviennent de différentes régions du Soudan, leurs expériences ne peuvent pas être considérées comme représentatives de tous les volontaires.

Note sur le financement : Le Bureau des affaires humanitaires (BHA) et les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) du ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS) ont contribué à soutenir ce travail dans le cadre de l'aide financière U01GH002319.

Remerciements : Cette étude de cas est basée sur une recherche qualitative menée auprès de volontaires de l'ERR et de personnels humanitaires et de développement internationaux impliqués dans la réponse. Nous les remercions pour leur temps et leurs points de vue. La collaboration avec le groupe de recherche sur le Soudan de la LSHTM et la consultation et le temps consacré par la chercheuse Rahaf Abu Koura ont encore enrichi cette recherche.

Les révisions internes ont été effectuées par le professeur Leben Moro (Université de Juba) et le Dr Diane Duclos (LSHTM). Les révisions externes ont été effectuées par Rawh Nasir (journaliste indépendant, chercheur et bénévole ERR) et Hassan-Alattar Satti (consultant de recherche indépendant qui a travaillé auparavant pour des organisations non gouvernementales internationales au Soudan). Le soutien éditorial a été fourni par Nicola Ball et Harriet MacLehose (équipe éditoriale de SSHAP). Ce dossier relève de la responsabilité de SSHAP.

Citation suggérée : Olson, SK, Dahab, M., et Parker, M. (2024). Considérations clés : leçons et expériences d'entraide dans les salles d'intervention d'urgence au Soudan. Sciences sociales dans l'action humanitaire (SSHAP). www.doi.org/10.19088/SSHAP.2024.056

Publié par l'Institut d'études sur le développement : Octobre 2024.

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À propos de SSHAP : Le Social Science in Humanitarian Action (SSHAP) est un partenariat entre le Institut d'études sur le développementAnthrologie , CRCF SénégalUniversité de GuluLe Groupe d'Etudes sur les Conflits et la Sécurité Humaine (GEC-SH), le École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres, le Centre de recherche urbaine de la Sierra Leone, Université d'Ibadan, et le Université de Juba. Ce travail a été soutenu par le Bureau britannique des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO) et Wellcome 225449/Z/22/Z. Les opinions exprimées sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles des bailleurs de fonds, ni les opinions ou politiques des partenaires du projet.

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