La guerre en RDC est de plus en plus expliquée comme un moyen d’accéder aux ressources naturelles et comme une stratégie pour prendre le contrôle des réseaux commerciaux informels liés aux marchés mondiaux. Dans la plupart de ces études, la complexité des économies de guerre est sous-estimée. Un élément qui manque souvent est que les systèmes d’exploitation économique développés par les groupes armés pendant la guerre congolaise ont tendance à persister dans le contexte post-conflit et semblent à peine affectés par le processus de paix.
S'appuyant sur une évaluation du cas de la 85ème Brigade non intégrée de l'Armée nationale congolaise (FARDC), ancienne milice Maï-Maï opérant désormais sous la bannière des FARDC et profondément impliquée dans l'exploitation de la cassitérite à Walikale (Nord-Kivu), cet article illustre comment les mécanismes d’exploitation institués pendant la guerre peuvent largement survivre dans des conditions de paix.