L'Ouganda a mis en place une législation progressiste pour soutenir les droits des personnes handicapées et a reçu au fil des années le soutien de donateurs pour des programmes d'éducation spéciale et de réadaptation à base communautaire. Pourtant, même si la mobilisation politique et les interventions visant à minimiser les conditions handicapantes ont été importantes, elles ne sont pas nécessairement considérées comme un moyen d’atteindre les droits et l’autosuffisance. À l’aide d’exemples de familles que je connais depuis des décennies, je montre comment les interventions et les institutions en matière de handicap affectent leur vie à long terme. L'approche de James Ferguson sur les relations de dépendance est utile pour comprendre comment les habitants de l'est de l'Ouganda perçoivent les possibilités offertes par les projets destinés aux personnes handicapées. Les projets humanitaires et de développement alimentent parfois des projets de vie tels que l’éducation, le logement, les moyens de subsistance et la création d’une famille. Mais leur impact n’est souvent pas si grand à long terme, au cours de vies liées à celles d’autrui intimes.