Cette thèse explore les réponses au viol dans la sous-région Acholi du nord de l'Ouganda, sur la base d'une recherche ethnographique dans deux villages. Le nord de l'Ouganda a été au cœur des débats internationaux sur la justice dans le contexte du conflit en cours entre l'Armée de résistance du Seigneur et le gouvernement ougandais. Deux représentations opposées de la société Acholi ont émergé : comme une société naturellement indulgente et capable de faire face à la criminalité de masse par le biais de la justice traditionnelle ; ou comme nécessitant et soutenant souvent une justice juridique formelle. Ces caractérisations passent à côté d’aspects cruciaux de la réalité acholi, notamment la valeur profonde de l’harmonie sociale et la profonde méfiance à l’égard des autorités distantes. L’expérience du viol repose sur la compréhension des actes répréhensibles liés aux défis posés à l’harmonie sociale.

Cette thèse ajoute des preuves empiriques, ancrées localement et culturellement spécifiques à l'appui d'une explication plus nuancée du viol et de ses conséquences que ce qui est familier dans les cadres analytiques/normatifs des débats sur la justice post-atrocités ou dans les activistes féministes anti-viol. discours.