Dans cet article, nous évaluons les récits sur le virus H1N1 ou « grippe porcine » pour attirer l’attention sur la manière dont le discours sur la biosécurité et la citoyenneté mondiale en matière de santé en période d’alarme pandémique soutient les appels à la création de systèmes de surveillance mondiaux et naturalise les formes de gouvernance. Nous proposons une anthropologie médicale des épidémies pour compléter une anthropologie engagée visant à des formes meilleures et plus critiques de surveillance des épidémies.
Une anthropologie médicale des épidémies donne un aperçu des facteurs et des acteurs qui façonnent la production continue de connaissances sur les épidémies, de la manière dont les comptes rendus dominants et concurrents circulent et interagissent, de la manière dont les différentes parties prenantes (citoyens, politiciens, journalistes et décideurs politiques) accèdent et interprètent les informations disponibles auprès de différents sources - notamment via une variété de nouveaux supports numériques - et ce qu'ils en font. Ensemble, ces connaissances constituent un programme convaincant pour l’anthropologie médicale et pour toute personne travaillant dans des domaines liés à la santé.