Les questions relatives aux solutions durables sur le terrain social, politique et sécuritaire du sud du Soudan et du nord de l’Ouganda invitent à reconnaître que les simples démarcations entre « foyer » et « exil » sont inadéquates pour comprendre le déplacement et le statut de réfugié. Contrairement aux politiques existantes qui supposent un rapatriement sans problème des réfugiés soudanais de leur exil prolongé en Ouganda vers un Soudan « post-conflit », la réalité émergente est que de multiples stratégies de survie, d’autoprotection et de développement sont utilisées. Cet article, s'appuyant sur des recherches à long terme menées dans plusieurs camps de réfugiés soudanais dans le nord de l'Ouganda depuis le milieu des années 1990, explore la variété et l'ingéniosité avec lesquelles les réfugiés relèvent les défis liés aux moyens de subsistance, à l'identité et à la sécurité avec un portefeuille de réponses qui rendent la notion d'un le simple mouvement transfrontalier « chez soi » en grande partie théorique.