Une vision élargie de la recherche « rigoureuse » est nécessaire, en particulier lorsqu'on étudie des questions complexes de santé et de droits de l'homme dans des contextes où les déséquilibres de pouvoir entre les participants à la recherche, les utilisateurs et les producteurs sont accrus. Cet article examine comment l’application de méthodes participatives, féministes et anthropologiques dans la recherche sur la violence basée sur le genre peut obliger les chercheurs à reconnaître et à traiter explicitement ces disparités de pouvoir. Nous fournissons des exemples et des réflexions tirés d'Empowered Aid, une recherche-action participative qui examine l'exploitation et les abus sexuels en relation avec la distribution de l'aide humanitaire et teste des moyens de rendre l'aide plus sûre. L'étude s'appuie sur des recherches ethnographiques menées par des femmes et des filles syriennes et sud-soudanaises vivant comme réfugiées au Liban et en Ouganda, afin de jouer en toute sécurité un rôle actif en posant et en répondant à des questions sur leur propre vie.