Cet article présente des preuves ethnographiques provenant de trois sites situés à la frontière entre l'Ouganda et le Soudan du Sud. À chaque endroit, des procédures permettant d'identifier les empoisonneurs présumés ont été documentées. De nouveaux processus de vote ont été initiés par des autorités locales hybrides. Répondre à l’inquiétude généralisée suscitée par des actes répréhensibles immédiats semblait promouvoir l’ordre au niveau local. Dans cet article, nous discutons des similitudes entre les lieux et passons en revue ce qui constitue un poison. Des descriptions des processus électoraux autochtones sont ensuite fournies. Nous révélons la nature contestée de l’imputabilité, de la responsabilité et de la démocratie à l’intersection des ontologies spirituelles et du droit codifié. Nous soutenons que les constellations hybrides d’autorité fonctionnent selon des logiques différentes de celles des experts en développement.