Les épidémies régionales et mondiales qui ont suivi la Première Guerre mondiale sont devenues le point de basculement crucial dans l’équilibre entre résistance et accommodement qui avait été établi entre l’administration coloniale britannique et les populations nouvellement colonisées du Protectorat de Sierra Leone. De 1915 à 1919, une épidémie de variole et une épidémie mondiale de grippe ont submergé les habitants de la région nord de la Sierra Leone, perturbant gravement la circulation des personnes, la production agricole et le commerce. À la suite de ces épidémies et de ces perturbations sociales, les demandes coloniales britanniques de revenus, de main-d’œuvre et de nourriture aux Sierra Léonais pour soutenir leur effort de guerre européen sont devenues plus onéreuses. En 1919, les manifestations subreptices de la période d’avant-guerre avaient cédé la place à des affrontements ouverts et violents, alors que des émeutes anti-syriennes et du riz balayaient les zones urbaines du protectorat et de la colonie.