Les politiques des donateurs du Nord relatives à la construction d’un avenir commun et à la construction d’États et de sociétés pacifiques sont au cœur des programmes de sécurité nationaux et internationaux. Cet article critique le concept de points communs entre donateurs et bénéficiaires et au sein des pays bénéficiaires. Il soutient que ces politiques sont problématiques du point de vue de la théorie de la sécurité, à la fois en raison de leur « communauté » évoquée et en termes d'intervention politique qu'elles impliquent. Historiquement, la sécurité a été compétitive et fondée sur le compromis plutôt que sur les points communs, et la légitimité interne des États a été contestée au niveau national plutôt que « construite » de l'extérieur. En prenant l’exemple de la République démocratique du Congo, l’article soutient que les hypothèses anhistoriques de ces politiques et les activités qu’elles autorisent ont enraciné des formes spécifiques d’insécurité. Il y a eu certains retours pour les donateurs et les partenaires de mise en œuvre, mais aussi des coûts, qui n'ont pas été calculés, car les leçons n'ont pas été tirées des expériences passées.