La prévalence du VIH la plus élevée au monde et le nombre croissant de décès dus au SIDA ont un impact sans précédent sur le Swaziland. Il est inquiétant de constater qu'avec une génération d'orphelins et une pauvreté qui s'aggrave rapidement, cette situation désespérée est acceptée comme « normale ». Le VIH/SIDA au Swaziland s’est caractérisé par des impacts à évolution lente qui n’ont pas réussi à nécessiter une réponse d’urgence. Avec une allocation de ressources insuffisante et un manque de capacités, des événements à évolution lente peuvent se transformer en urgences. L’absence d’une définition convenue du terme « catastrophe » ou « urgence » a contribué à entretenir cette caractérisation.
La nature de ces termes est en train de changer. Le cas du Swaziland souligne qu'il peut s'agir d'événements à long terme, complexes et généralisés qui évoluent au fil des années. Il est important d'allouer le financement humanitaire en fonction des besoins. Le paradigme actuel des situations d’urgence ne permet pas d’évaluer des situations qui se développent lentement et tranquillement. Il existe un large consensus au sein de l’humanitarisme qui reflète le souci de réduire la souffrance et de préserver la dignité humaine. Les changements décrits dans ce rapport nécessitent une nouvelle approche pour définir les catastrophes. Les interventions humanitaires visant à atténuer la propagation et l'impact du VIH/SIDA doivent faire la distinction entre les catastrophes « traditionnelles » à apparition rapide et les urgences complexes, à long terme et multidimensionnelles. Cette dernière décrit la situation critique actuelle du Swaziland.