La sécheresse dans la Corne de l'Afrique et le conflit prolongé ont créé une urgence humanitaire qui a conduit à une déclaration de famine dans plusieurs régions de Somalie et dans la région Somali d'Éthiopie. En raison de l’épuisement des ressources en eau, des déplacements internes généralisés, de la malnutrition et de l’insuffisance des installations d’approvisionnement en eau et d’assainissement, des épidémies de choléra se sont produites.

La synthèse des données produites lors de l’épidémie de 2017 répond aux préoccupations soulevées par l’UNICEF concernant la réponse humanitaire. Il contribue à répondre aux questions suivantes :

a) Quels sont les pratiques, les comportements, les normes sociales et les facteurs plus larges qui augmentent le risque de transmission du choléra/TA parmi les communautés de Somalie et de la région somalienne de l'Éthiopie ?

b) Quelles croyances et autres facteurs socio-économiques influencent la décision de rechercher un traitement contre le choléra/TDA (pour adultes, adolescents et enfants) dans les établissements de santé de Somalie et de la région somalienne d'Éthiopie ?

Les questions de recherche ont été convenues entre le personnel du Bureau de l'UNICEF pour l'Afrique orientale et australe (ESARO), la Communication pour le développement (C4D) et les chercheurs de la plateforme des sciences sociales dans l'action humanitaire. La plateforme fournit une synthèse des preuves et une analyse des sciences sociales sur les dimensions sociales des urgences humanitaires.

Cet article s’appuie sur une analyse documentaire approfondie de plus de 80 articles évalués par des pairs, documents de recherche et rapports humanitaires. Il synthétise également les contributions de 15 experts régionaux qui ont été interrogés ou qui ont reçu des réponses par courrier électronique. La consultation d’experts permet d’inclure des informations à jour et un plus large éventail de perspectives qui ne sont pas disponibles dans la littérature publiée.

L'accent géographique est mis sur les trois régions de la Somalie (Somaliland, Puntland et région du Centre-Sud) ainsi que sur la région somalienne adjacente de l'Éthiopie, dans la partie la plus orientale de la Corne de l'Afrique. Cependant, la plupart des éléments de preuve ici s'appliquent aux personnes d'origine somalienne vivant dans la Corne de l'Afrique, notamment à Djibouti et dans le nord du Kenya.

Cet article se concentre sur trois aspects principaux de la transmission du choléra et des comportements de recherche de traitement : Premièrement, les vulnérabilités sociales, économiques et politiques au choléra. Il explore le conflit politique et son rôle dans l’accès à l’eau et à la santé. Il montrera que différents Somaliens, en fonction de leurs moyens de subsistance et de leur situation géographique (éleveurs, agro-éleveurs, agriculteurs riverains, personnes déplacées ou citadins), présentent des vulnérabilités différentes à l'infection par le choléra. Deuxièmement, la synthèse des données factuelles met en évidence les comportements et les pratiques liés à la transmission du choléra. Enfin, il explore le système de santé somalien et identifie les facteurs qui déterminent les comportements de recherche de soins en général et de recherche de traitement dans le cas du choléra.

Les recommandations comprennent (i) le plaidoyer en faveur d’investissements dans l’eau et l’assainissement ainsi que dans les installations et infrastructures de santé ; et l’approfondissement des programmes de protection sociale et de moyens de subsistance. (ii) travailler avec les compréhensions locales de la maladie et une transparence accrue ; (iii) envisager de multiples options de soins ; (iii) reconnaître et intégrer les pratiques religieuses lors de la recherche de soins et (iv) renforcer la confiance et la capacité sociale des prestataires de soins.

Pour accéder à la synthèse des preuves, cliquez sur ici.

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