Cet article soutient qu'il est essentiel de s'attaquer aux facteurs structurels sous-jacents de la vulnérabilité aux maladies pour adopter une approche « Une seule santé » pour lutter contre les maladies zoonotiques en Afrique. À travers trois études de cas – la trypanosomose au Zimbabwe, la fièvre Ebola et la fièvre de Lassa en Sierra Leone et la fièvre de la vallée du Rift au Kenya – nous montrons comment les intérêts politiques, les investissements commerciaux, les conflits et la sécurisation génèrent tous des modèles de vulnérabilité, remodelant l'écologie politique des paysages pathologiques, influençant mécanismes d’adaptation traditionnels et affectant la prestation de services de santé et les réponses aux épidémies.

Une approche historique et d'économie politique révèle des schémas de « violence structurelle » qui renforcent les inégalités et la marginalisation de certains groupes, augmentant ainsi les risques de maladie. Aborder la politique de One Health nécessite d’analyser les compromis et les conflits entre les intérêts et les visions de l’avenir. Pour toutes les maladies zoonotiques, les dimensions économiques et politiques sont en fin de compte cruciales et les approches One Health doivent tenir compte de ces facteurs, et ne pas se limiter à une focalisation « antipolitique » sur la collaboration institutionnelle et disciplinaire. Cet article fait partie du numéro thématique « One Health ». pour un monde qui change : zoonoses, écosystèmes et bien-être humain ».