Ces dernières années, des investissements mondiaux majeurs ont été réalisés dans la préparation et la réponse aux épidémies. Les nouvelles lignes directrices de l'Organisation mondiale de la santé pour la préparation aux situations d'urgence sanitaire (OMS 2017), élargissant la portée du Règlement sanitaire international de 2005, ont accompagné des engagements croissants en faveur de capacités centralisées de planification, de surveillance, de modélisation et de prévision, d'instruments de financement et d'assurance, de recherche sur les médicaments et les vaccins et développement, équipes de réponse rapide et plus encore.
Ce modèle mondial actualisé de contrôle techno-managérial des épidémies a émergé au lendemain de la grande épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest de 2014 à 2016 – dans un esprit du « plus jamais ça ». L’épidémie de COVID-19, susceptible de se propager aux pays africains au milieu d’intenses interactions sino-africaines, invite ce modèle mondial à être mis à l’épreuve – désormais renforcé par les mesures énergiques de contrôle de l’épidémie soutenues par l’État chinois. Mais dans quelle mesure ce modèle mondial/chinois émergent est-il applicable aux contextes africains ? Quelles idées émergent des expériences africaines en matière de maladie à virus Ebola et de réponse, comme le soulignent les interactions des populations locales et des anthropologues avec elles (Abramowitz 2017) ?