Dans toute l’Afrique subsaharienne, la pandémie du virus de l’immunodéficience humaine/syndrome d’immunodéficience acquise (VIH/SIDA) a des conséquences sociales, économiques et politiques dévastatrices et tragiques. Le VIH/SIDA est à la fois un problème de santé et un problème de développement, avec des liens complexes avec les moyens de subsistance ruraux, les capacités humaines et la conservation des ressources naturelles. À mesure que la pandémie du VIH/SIDA se propage en Afrique subsaharienne, il semble qu’une pression accrue soit exercée sur les ressources forestières déjà en diminution dont dépendent les populations vulnérables. De toute évidence, les forêts et les produits qu'elles fournissent pourraient bien réduire la vulnérabilité des populations rurales en augmentant leur résilience face au VIH/SIDA. Pourtant, malgré des décennies de recherche sur les impacts du VIH/SIDA sur les moyens de subsistance ruraux en Afrique subsaharienne, les liens entre le VIH/SIDA, la vulnérabilité, la résilience et le capital naturel sauvage sont restés largement inexplorés. Les recherches sur les interactions entre l’utilisation des ressources forestières et les épidémies contemporaines en général, et sur les dimensions environnementales de la pandémie du VIH/SIDA en particulier, restent étonnamment limitées.

Il y a eu peu de recherches sur la contribution des produits forestiers aux moyens de subsistance des ménages touchés par le VIH/SIDA ; les impacts à long terme des personnes vivant avec le VIH/SIDA sur la gestion des ressources forestières ; les impacts de la dégradation des forêts et de la déforestation sur la santé humaine en général, et sur les personnes touchées par le VIH/SIDA en particulier ; le rôle de l'industrie forestière et de ses travailleurs dans la propagation du VIH/SIDA ; et les impacts de la maladie sur l’avenir des institutions de gestion forestière et de l’éducation. Cet article propose un examen préliminaire et une cartographie des liens et des questions potentiels dans chacun de ces domaines en se concentrant sur trois domaines des relations entre le VIH/SIDA, les forêts et la foresterie : (1) le rôle de l'industrie forestière (y compris les forestiers et les chauffeurs de camion ) dans la propagation du VIH/SIDA ; (2) les interactions entre les ménages touchés par le VIH/SIDA et les ressources forestières ; et (3) les impacts de la morbidité et de la mortalité liées au VIH/SIDA sur l'avenir des institutions forestières et de gestion forestière.