La récente épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest souligne à quel point il est essentiel de s’intéresser aux dimensions socioculturelles des épidémies pour mettre en place une riposte efficace à l’épidémie. L’engagement communautaire a été essentiel pour mettre fin à l’épidémie et le sera également pour le rétablissement post-Ebola, le renforcement du système de santé ainsi que la préparation et la riposte aux futures épidémies. De nombreux ouvrages en sciences sociales ont souligné comment de simples notions de communauté, qui projettent la solidarité sur des hiérarchies et des politiques complexes, peuvent conduire à des politiques inefficaces et à des conséquences inattendues au niveau local, notamment en nuisant aux populations vulnérables.
Cet article réfléchit à la nature de l’engagement communautaire pendant l’épidémie d’Ebola et démontre une disjonction entre les réalités locales et ce qui est imaginé dans les rapports post-Ebola sur les leçons à tirer pour l’avenir. Nous soutenons que pour atteindre les objectifs déclarés d'instauration de la confiance et de renforcement de la réponse aux épidémies et des systèmes de santé, les institutions de santé publique doivent réorienter leur conceptualisation de la « communauté » et développer des méthodes de travail qui prennent en compte les relations sociales et politiques complexes.
