Malgré la fin de la guerre civile en 2005, de nombreuses personnes au Soudan du Sud continuent de connaître une profonde insécurité et des formes de conflit violent. Ce sentiment d'insécurité a été exacerbé par le manque de protection de l'État et par le sentiment d'injustice dans la répartition du pouvoir au niveau national. Basé sur une étude réalisée en 2013 avant la rechute du pays dans la violence à grande échelle, cet article discute de l'insécurité et de l'action liées au genre parmi les Latuko dans l'État d'Imatong. En réponse à leur sentiment d’insécurité, les Latuko ont développé des dispositifs de sécurité représentant des formes de gouvernance de sécurité hybride. Utilisant une notion de masculinité, l’article réfléchit sur la dynamique de genre dans ces dispositifs de sécurité locaux et montre que l’ordre social créé par les institutions coutumières peut contribuer à une augmentation de la violence contre les femmes au niveau domestique. Et même si les femmes sont exclues des institutions décisionnelles régissant les dispositifs de sécurité, elles exercent des formes subtiles d’action pour les influencer.