La militarisation croissante de la conservation de la nature a recentré l’attention sur les relations entre contre-insurrection et conservation. Cette contribution analyse comment ces deux phénomènes s'entremêlent dans le Parc National des Virunga, situé dans l'est en guerre de la République Démocratique du Congo. Il examine comment cet entrelacement est lié aux dynamiques de conflit et de violence, et comment ces dynamiques façonnent et sont façonnées par les moyens de subsistance et les pratiques de résistance des habitants locaux. Comme cela le montre, une forme de résistance particulièrement importante est constituée par les activités de « subsistance de guérilla », ou l'agriculture, la pêche (interdite) et l'exploitation forestière dans les limites du parc, qui se déroulent souvent sous la protection de groupes armés. En étudiant l’interaction entre cette exploitation non autorisée des ressources naturelles, les différents types de conflits et la mobilisation des insurgés, il est démontré que l’application stricte de la loi et les opérations conjointes de l’armée congolaise et des gardes du parc alimentent, plutôt qu’atténuent, la dynamique qui alimente la mobilisation armée. .
Article de revue