Cet article discute de la mobilité sociale des combattants et introduit la notion de retour circulaire pour expliquer leur état de mouvement pendulaire entre la vie civile et la vie combattante. Ce phénomène est largement observé dans l’est de la RDC, où la jeunesse congolaise évolue dans et hors des groupes armés depuis plusieurs décennies. Bien que la notion de retour circulaire trouve son origine dans les études sur la migration et les réfugiés, nous montrons qu’elle sert également d’objectif utile pour comprendre la capacité de navigation entre les différents espaces sociaux des combattants et pour décrire et comprendre les processus de mobilisation et de démobilisation armées incessantes.

En conceptualisant ces processus comme des formes de retour circulaire, nous voulons aller au-delà du discours sur la remobilisation, qui est trop souvent lié à un échec supposé des processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration. Nous soutenons que ce discours tend à ignorer l’action des combattants et les processus plus larges de socialisation et de rupture sociale dans le cadre de la mobilisation armée.