Les discussions sur les réponses africaines au Covid-19 se sont concentrées sur l’État et ses bailleurs de fonds internationaux. On en sait beaucoup moins sur un plus large éventail d’autorités publiques, notamment les chefs, les humanitaires, les gangs criminels et les groupes armés. Cet article étudie comment la pandémie a donné lieu à des revendications et à des contestations pour le pouvoir en Ouganda, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud. La recherche ethnographique est utilisée pour affirmer que les formes locales d’autorité publique peuvent s’apparenter à des souverains miniatures, capables d’interpréter les diktats, les politiques et les conseils selon les besoins. En plus de faire face aux situations d’urgence complexes et prolongées, beaucoup tentent de faire avancer leurs propres programmes et d’obtenir des avantages. Cependant, ceux qu’ils cherchent à gouverner n’acceptent pas passivement la nouvelle normalité, mais défient souvent ceux qui occupent des positions d’influence. Cet article évalue lesquelles de ces actions et réactions auront des effets durables sur les notions locales d’État et plaide en faveur d’une vision des autorités publiques en temps de crise.