L’épidémie de COVID-19 en 2020 a menacé des années d’efforts déployés par les autorités chinoises pour étendre leur influence à travers le monde. Comme pour le COVID-19, le VIH/SIDA représentait une menace fondamentale non seulement pour la stabilité sociale interne des pays et la santé de la population, mais également pour la légitimité gouvernementale et la réputation internationale des États-nations. Toutefois, le VIH a également fourni à l’Ouganda l’occasion d’améliorer sa position mondiale, d’influencer la politique internationale et de réaliser la reconstruction nationale.

Cet article cherche à mieux comprendre l’engagement défensif de la Chine auprès des agences mondiales de santé, et plus largement la relation entre pandémies et soft power, à travers une analyse de l’évolution de la réponse de l’Ouganda au VIH/SIDA. Cette étude de cas souligne l’importance d’envisager les affaires internationales du point de vue du Sud. Il soutient que la faiblesse même de l'Ouganda et la marginalité structurelle du VIH/SIDA ont fourni le levier qui, en fin de compte, entraînerait des changements radicaux dans le domaine de la santé mondiale.