L’émergence de maladies infectieuses d’origine zoonotique souligne la nécessité de comprendre les pratiques sociales à l’interface animal-humain. Cette étude fournit un compte rendu qualitatif des interactions entre les humains et les animaux sauvages dans les villages à prédominance Mende du sud de la Sierra Leone. Les auteurs ont mené un travail de terrain sur 4 mois comprenant des observations directes et des participants, des entretiens semi-structurés (n = 47), des discussions de groupe spontanées (n = 12), des dissertations scolaires et des entretiens informels pour décrire les comportements pouvant servir de voie à une infection zoonotique. . Dans cette région, la chasse constitue la principale forme de contact avec les animaux sauvages.
L'étude décrit comment ces interactions sont façonnées par les contextes socioculturels, y compris les opportunités d'accès aux ressources économiques et par les obligations et contraintes sociales. Cette recherche suggère que le potentiel d’exposition à des agents pathogènes zoonotiques est plus largement réparti entre les différents groupes d’âge, de sexe et de société qu’on ne l’avait cru auparavant. L'étude met en évidence le rôle des enfants dans la chasse, un groupe d'âge qui n'avait pas encore été abordé dans le contexte de la chasse. L’ampleur de la population « à risque » oblige à reconsidérer la façon dont nous conceptualisons, traçons et surveillons l’exposition aux agents pathogènes.