Cet article s'appuie sur une étude qualitative (n = 52) et applique un cadre d'écologie politique de la santé pour examiner les perceptions des hommes sur la santé reproductive des femmes au Soudan du Sud. Les résultats suggèrent que les pratiques politiques de création de lieux configurent les points de vue des hommes sur les rôles reproductifs des femmes dans ce nouvel État-nation. En particulier, la masculinité est étroitement liée à la peur de perdre la culture traditionnelle et aux préoccupations persistantes concernant la souveraineté, ce qui sous-tend la profonde aversion des hommes à l'égard des méthodes modernes de planification familiale. En outre, le recours aux milices tribales pour contrôler le territoire et exercer un effet de levier sur le pouvoir politique place la reproduction des femmes au centre de la politique post-sécession du Soudan du Sud. Améliorer la santé dans un environnement aussi fragile peut nécessiter plus que la reconstruction des infrastructures sanitaires et la garantie d’un accès financier aux soins de santé.