Cet article s’appuie sur un travail ethnographique de terrain pour explorer la manière dont les affects et les émotions sont utilisés dans les campagnes de sensibilisation à la migration et comment les communautés locales y réagissent. La « gestion des aspirations » vise à inculquer aux candidats migrants sénégalais le sentiment que leurs espoirs de migration vers l'Europe sont à la fois dangereux et futiles. L’auteur soutient que le travail frontalier affectif fonctionne à un niveau différent des autres activités frontalières liées au contrôle légal et physique de la migration. En cultivant des émotions particulières et des géographies moralement ancrées, ces campagnes promeuvent une frontière intérieure et autorégulatrice dans l’esprit et le corps des gens.