Cet article explore les implications pour la santé humaine des interactions locales entre les maladies, les écosystèmes et les moyens de subsistance. Cinq études de cas interdisciplinaires portaient sur les maladies zoonotiques en Afrique : la fièvre de la vallée du Rift (FVR) au Kenya, la trypanosomiase humaine africaine en Zambie et au Zimbabwe, la fièvre de Lassa en Sierra Leone et les hénipavirus au Ghana. Chacun a exploré comment les changements écologiques et les interactions homme-écosystème affectent la dynamique des agents pathogènes et donc la probabilité de propagation et de transmission zoonotique, et comment les interactions des personnes socialement différenciées avec les écosystèmes et les animaux affectent leur exposition aux maladies.
L'analyse de cas croisés met en évidence la manière dont ces dynamiques varient selon le type d'écosystème, allant de la forêt humide à la savane semi-aride ; l'importance des échelles temporelles et spatiales en interaction ; et l'importance de la dynamique des mosaïques et des patchs. Les interactions et services écosystémiques essentiels aux moyens de subsistance et au bien-être des différentes populations comprennent le pastoralisme et l'agropastoralisme, l'agriculture commerciale et de subsistance, la chasse, la collecte de nourriture, de bois de chauffage et de médicaments, ainsi que les pratiques culturelles. Il existe des synergies, mais aussi des tensions et des compromis, entre les changements écosystémiques qui profitent aux moyens de subsistance et qui affectent les maladies. Comprendre ces éléments peut éclairer les approches « Une seule santé » visant à gérer les écosystèmes de manière à réduire les risques et le fardeau des maladies.