Récemment, le VIH a été présenté comme une maladie chronique « gérable » dans des contextes où l'accès à des soins efficaces est fiable. Le paradigme des maladies chroniques met l’accent sur les soins personnels, la gestion biomédicale des maladies, la normalisation sociale et l’incertitude. Les données d'une étude longitudinale de patients (N = 949) soignés contre le VIH sur deux sites en Ouganda, collectées au moyen d'entretiens semi-structurés et de données ethnographiques, permettent d'examiner l'importance de ce modèle dans un contexte de lourde charge et de faibles ressources qui luttent pour tenir la promesse. d’une épidémie de VIH gérable. Nos données mettent en évidence la complexité de la réalité sociale émergente de la survie à long terme avec le VIH. Les participants ont du mal à gérer la stigmatisation ainsi qu’à faire face aux coûts liés à la recherche de soins. Dans ces contextes, la vulnérabilité économique conduit à des luttes quotidiennes pour la nourriture et les services de base. Reconceptualiser le modèle des maladies chroniques pour l'adapter à un « espace social », en reconnaissant cette nouvelle réalité sociale, permettra de mieux saisir l'expérience de survie à long terme avec le VIH.