On suppose souvent que la violence diminue après la guerre civile. En fait, les zones urbaines peuvent devenir très violentes. Les nouvelles formes de violence qui peuvent émerger sont répandues mais mal comprises et ont été attribuées à une série de facteurs, notamment l’urbanisation rapide, le manque de développement économique, la persistance des tensions ethniques et la pauvreté. Cet article examine la violence urbaine à Juba, la « nouvelle » capitale du Sud-Soudan, à travers le prisme de l’accès informel aux terres urbaines. La ville a connu une croissance démographique rapide et une augmentation de la violence foncière après la fin des hostilités ouvertes avec le nord du Soudan en 2005. Alors que la littérature souligne le rôle d'acteurs tels que les (anciens) combattants et les jeunes urbains au chômage et désenchantés dans la violence urbaine après la guerre, l’analyse présentée ici démontre la complexité des causes sous-jacentes de la violence foncière et l’opportunisme d’un ensemble d’acteurs civils et militaires cherchant à tirer profit du contexte d’après-guerre.