Deux récits dominants ont caractérisé le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) : (1) les horribles abus infligés aux femmes par le biais de violences sexuelles et (2) l’utilisation de « minerais de conflit » pour alimenter les combats. Ces deux récits de plaidoyer se croisent uniquement dans les villes artisanales et minières à petite échelle (ASM) et peuvent conduire à une compréhension erronée de la véritable dynamique des expériences des femmes dans ces contextes. Les zones minières sont d’importants centres d’activité économique pour les femmes, mais elles présentent également des risques particuliers. Une représentation simpliste de la victimisation des femmes dans les villes minières étouffe toute discussion sur leur participation aux processus politiques et sociaux non conflictuels. Pourtant, ces processus sont parmi les plus importants pour garantir que les femmes obtiennent des opportunités de engagement substantiel et à long terme dans les activités minières. Cet article s'appuie sur des données qualitatives systématiquement collectées dans deux territoires du Sud-Kivu, Walungu et Kalehe, pour examiner comment les femmes négocient ces paysages miniers sociaux et économiques complexes dans l'est de la République démocratique du Congo. Leurs récits appellent à réexaminer les efforts de développement visant à retirer complètement les femmes des mines, et à examiner de plus près les mesures disponibles pour les aider à réaliser leurs droits légaux à travailler de manière sûre et équitable dans ces contextes.