Au cours des trente dernières années, les programmes humanitaires ont cherché de plus en plus à préserver non seulement la vie physique et la santé, mais aussi à répondre aux besoins psychologiques et à promouvoir le bien-être social. Cette priorité croissante accordée aux problèmes psychologiques dans les contextes humanitaires se reflète dans le développement de nouveaux types d’efforts d’assistance, décrits par le terme générique « santé mentale et psychosocial » (MHPSS). Cependant, les programmes de santé mentale et psychosociaux ont été largement critiqués, et le domaine MHPSS marqué par d'intenses débats. Dans cet article, l'auteur définit la gouvernance thérapeutique internationale et décrit les recherches de Vanessa Pupava sur la programmation psychosociale comme étant homogénéisantes, pathologisantes, contrôlantes et dépolitisées. En assimilant et en synthétisant la critique de Pupavac, l'article crée un cadre d'évaluation à quatre volets puis analyse son utilité critique.
Il analyse ensuite les pratiques actuelles telles que représentées par les lignes directrices de l'IASC de 2007 sur la santé mentale et le soutien psychosocial. L'auteur soutient que les praticiens ont fait des progrès significatifs dans l'évolution vers un modèle de programmation psychosociale culturellement approprié et responsabilisant au sein des interventions humanitaires, même si les individus les programmes bénéficieraient toujours d’une évaluation spécifique à la situation. Elle constate que les lignes directrices de l'IASC de 2007 ont répondu aux critiques de Pupavac concernant l'homogénéisation et la pathologisation. Cependant, les programmes SMSPS peuvent encore contribuer à la nature contrôlante et dépolitisée des programmes humanitaires plus larges.