Le Soudan a connu deux soulèvements populaires inspirants qui ont fait tomber des dictatures militaires, mais le « Printemps arabe » n’a pas été à la hauteur. Cet article analyse les mouvements sociaux et la résistance armée au sein de la structure dualiste du centre et de la périphérie du Soudan. Un modèle d’alternance de gouvernement militaire et parlementaire a été remplacé par un marché politique militarisé, dans lequel patrons et clients négocient des loyautés temporaires, aux côtés de mouvements sécessionnistes et d’un activisme civique urbain résiduel. L'article examine les soulèvements populaires de 1964 et 1985, examinant leur succès à court terme mais leur échec à long terme, et passe en revue les 20 dernières années d'efforts avortés pour organiser une « troisième Intifada », notant les difficultés de poursuivre simultanément un soulèvement civique et insurrection armée et d’aligner les objectifs de la démocratie libérale et de l’autodétermination ethnique.