La confiance est un élément essentiel des efforts de coopération réussis. La réponse sanitaire mondiale à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 s’est heurtée à des relations de confiance régionales historiquement fragiles. Des contextes sociopolitiques difficiles et des stratégies de communication initialement inappropriées ont entravé les relations de confiance entre les communautés et les intervenants pendant l'épidémie. Des spécialistes des sciences sociales affiliés au projet Ebola 100-Institut Pasteur ont interrogé environ 160 intervenants locaux, nationaux et internationaux occupant des rôles très divers pendant l'épidémie. En se concentrant sur les expériences des intervenants en matière de confiance des communautés pendant l'épidémie, cette étude qualitative identifie et explore les techniques sociales pour une réponse d'urgence efficace. La réponse a nécessité des personnes possédant des connaissances et des expériences diverses.

Parmi les intervenants figuraient des mobilisateurs sociaux sur le terrain, des agents de santé et des cliniciens, des représentants du gouvernement, des chauffeurs d'ambulance, des traceurs de contacts et bien d'autres encore. Nous constatons que la confiance a été renforcée grâce à une communication ouverte, transparente et réfléchie, adaptative et responsable aux efforts de réponse menés par la communauté et aux priorités en temps réel. Nous développons ces résultats pour identifier des « technologies de confiance » qui peuvent être utilisées pour promouvoir des relations de confiance activement légitimes. Les intervenants ont fait appel aux technologies sociales d’ouverture (une volonté et un véritable effort pour intégrer de multiples perspectives), de réflexivité (une réponse flexible au contexte et un dialogue continu) et de responsabilité (assumer la responsabilité des contextes et des conséquences locales) pour faciliter les relations de confiance. Les technologies de confiance contribuent au développement d'un cadre de techniques pratiques pour améliorer l'acceptation et l'efficacité des futures stratégies d'intervention d'urgence.