À l’échelle mondiale, le genre demeure un facteur clé dans les différences en matière de santé entre les hommes et les femmes. Cet article analyse la pertinence particulière du genre dans les débats sur la santé mondiale et le rôle du droit international des droits de l'homme dans l'amélioration des résultats de santé lors des urgences de santé publique. En regardant spécifiquement les récentes épidémies d'Ebola et de Zika, ce que nous trouvons particulièrement troublant dans les deux cas est le manque d'engagement en matière de langage relatif aux droits humains et la diversité des origines des femmes dans ces zones de crise, lorsque des conseils spécifiques aux femmes étaient émis.
Nous constatons que les leçons qui auraient dû être tirées de l’expérience Ebola n’ont pas été appliquées à l’épidémie de Zika et qu’il existe un décalage entre les conseils internationaux de santé publique émis et l’expérience des inégalités structurelles omniprésentes entre les sexes parmi les personnes confrontées aux crises. Dans les deux cas, nous constatons que les réponses apportées au déclenchement de la crise présupposent que les femmes disposent d’options économiques, sociales ou réglementaires pour exercer l’autonomie contenue dans les conseils internationaux. Le problème dans le cas d’Ebola et de Zika est que le fait d’exclure les inégalités structurelles entre les sexes de la réponse à la crise a encore aggravé ces inégalités. L'article plaide en faveur d'une analyse contextuelle des droits de l'homme qui prend en compte le genre comme déterminant social et économique de la santé.