Cet article traite des implications spatiales des politiques sanitaires françaises dans le Sénégal urbain du début de la période coloniale. Il se concentre sur la politique française de ségrégation résidentielle suite à l'épidémie de peste bubonique à Dakar en 1914, et sur ses précédents à Saint Louis. Ces politiques peuvent être considérées comme les plus dramatiques, entraînant le déplacement d'une partie considérable de la population indigène, qui ne voulait pas ou ne pouvait pas se permettre de construire à l'européen, vers les marges de la ville coloniale. Les aspects de la ségrégation résidentielle sont analysés ici à travers la perspective de l’histoire culturelle et de l’histoire de la planification et de l’architecture coloniales, contrairement à la littérature existante sur ce sujet.