Cet article compare deux cas de sécurisation le long de la frontière entre le Soudan du Sud et la République démocratique du Congo. En comparant la manière dont un problème de sécurité – la présence de l’Armée de résistance du Seigneur – a été interprété et répondu, l’article montre que les pratiques de sécurité frontalière dans deux paysages frontaliers sont improvisées, contradictoires et contestées, et servent à établir l’autorité plutôt qu’à réellement sécuriser la frontière. Cela se manifeste à trois niveaux : (a) à travers la multiplicité des acteurs de la sécurité qui se disputent l’autorité ; (b) dans la manière dont ils interprètent les préoccupations en matière de sécurité ; et (c) en termes de quelle pratique suit.

L'article soutient qu'en permettant que l'autorité à la frontière soit prise par des acteurs qui ne sont pas sous le contrôle direct du gouvernement central, l'État sud-soudanais se développe comme un État qui contrôle certaines parties du pays par contumace, soit en accordant des pouvoirs discrétionnaires à de faibles autorités gouvernementales au niveau de la frontière ou par négligence tactique