Cet article cherche à comprendre la peur que ressentent de nombreux Guinéens à l’égard des initiatives de réponse à Ebola et pourquoi les éducateurs, les médecins et les équipes d’inhumation ont parfois rencontré une résistance, parfois violente. La résistance a été catastrophique pour l’épidémie, empêchant le traitement, la recherche des contacts et la quarantaine, permettant ainsi sa propagation. L'article retrace l'histoire de la dissidence et de la violence pendant l'épidémie avant de montrer comment certaines actions que les équipes de réponse à Ebola interprètent comme de la « résistance » sont moins des actions « contre » la réponse à Ebola que des actions qui ont leur propre logique culturelle.

Mais l'article examine ensuite comment la résistance émerge alors que les sensibilités culturelles jouent dans les relations ethniques et les tensions partisanes qui y sont liées, ainsi que les grilles d'interprétation à travers lesquelles les gens donnent un sens aux politiciens et au monde « blanc ». L’analyse remet en question la distance sociale entre les institutions de réponse à l’épidémie et les communautés touchées, ainsi que la politisation de la prestation de soins de santé où les partis politiques sont interprétés comme étant ethniquement alignés.