Cette note d'information présente les implications humanitaires et politiques de la stratégie de priorisation de l'aide alimentaire et monétaire générale (AAM) dans les camps de réfugiés en Ouganda. Compte tenu des coupes budgétaires en cours dans l'aide humanitaire, les considérations de cette note d'information sont pertinentes pour les pays d'accueil de réfugiés en Afrique de l'Est et au-delà.

À l’échelle mondiale, les situations d’urgence prolongées et les situations de déplacement souffrent de plus en plus d’un sous-financement grave et chronique.1 Face à la diminution constante des financements, les situations humanitaires ont récemment été marquées par l'introduction de « mesures de priorisation ». Ces mesures impliquent souvent des réductions de l'aide alimentaire, mises en œuvre dans des conditions préexistantes de grande vulnérabilité économique et basées sur des cadrages et des catégorisations spécifiques de cette vulnérabilité. Elles visent à orienter les ressources humanitaires limitées vers les personnes identifiées par les institutions internationales comme étant les plus « nécessiteuses ».2,3

Ce document décrit la stratégie de priorisation en Ouganda, un pays qui accueille actuellement 1,7 million de réfugiés. Il montre que la mise en œuvre de cette stratégie, dans un contexte de niveaux de malnutrition et de vulnérabilité des ménages élevés, a eu de vastes conséquences, notamment la mise en péril de la viabilité du modèle d'autosuffisance tant célébré de l'Ouganda.

Le rapport s'appuie sur des recherches menées en 2024 pour examiner les processus qui éclairent l'exercice de priorisation en Ouganda, ses effets sur la sécurité alimentaire des réfugiés et la viabilité de la stratégie d'autosuffisance de l'Ouganda. Il s'appuie sur des données recueillies au moyen de méthodes ethnographiques, d'entretiens et de discussions de groupe avec des réfugiés sud-soudanais dans le camp de réfugiés de Palabek et le camp de réfugiés de Rhino pendant huit mois. Il s'appuie également sur l'expertise des deux auteurs sur l'urgence des réfugiés ougandais, sur des discussions avec des employés du gouvernement et des travailleurs humanitaires et de santé engagés dans la réponse aux réfugiés ougandais, ainsi que sur la littérature universitaire et grise.

Considérations clés

Points de synthèse

  • La stratégie de priorisation a révélé et exacerbé les lacunes du modèle d’installation des réfugiés en Ouganda. Malgré la politique d'accueil généreuse de l'Ouganda, les terres mises à disposition des réfugiés ne suffisent pas à leur permettre de devenir autosuffisants. Ils restent vulnérables à l'insécurité alimentaire et dépendent d'une aide alimentaire continue pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.
  • Les coupes dans l’aide alimentaire essentielle compromettent tous les domaines de l’intervention humanitaire. Dans un contexte de pénurie de ressources, les réfugiés dépendent de l’aide alimentaire pour accéder à des services essentiels comme l’éducation et les soins de santé. La réduction de l’aide alimentaire risque d’affaiblir la protection globale des populations déplacées et de compromettre le potentiel du modèle d’autosuffisance ougandais.
  • L’aide alimentaire est un outil essentiel pour soutenir l’accès à la protection en cas de déplacement. Il est essentiel que l’aide alimentaire ne soit plus la première ressource à être réduite, mais une ressource essentielle pour une planification humanitaire et de développement efficace dans toutes les situations de déplacement.
  • Communications peu claires concernant la décision-Les processus décisionnels, les mécanismes de protection et les données permettant de définir les priorités sapent la confiance dans les institutions humanitaires. La confiance est essentielle pour une coordination efficace. La mise en œuvre des exercices de priorisation doit être transparente.

Mobiliser les réfugiés

  • La transparence et la responsabilité doivent être prioritaires lors de la restructuration de l’aide alimentaire essentielle. La confiance entre les réfugiés et les principaux systèmes de protection a été érodée par un manque de clarté et de transparence. Pour réussir à mobiliser les réfugiés, il faut communiquer clairement sur la précarité financière qui résulte des déplacements prolongés et s’efforcer de garantir la participation des réfugiés à chaque étape de l’exercice de priorisation.
  • L’engagement des réfugiés doit être prioritaire dans l’élaboration des indices de vulnérabilité. Les réfugiés et les acteurs humanitaires travaillant dans les camps de réfugiés ont exprimé des inquiétudes quant à l'exactitude des catégories de ménages. L'indice pondéré actuel utilisé pour identifier les niveaux relatifs de vulnérabilité des ménages doit être affiné avec la participation des réfugiés afin de refléter de manière adéquate les expériences et les perceptions des réfugiés en matière de vulnérabilité. Cette participation contribuera à assurer une identification efficace des ménages les plus vulnérables dans les camps.
  • Les réfugiés doivent être inclus à toutes les étapes des décisions concernant les changements fondamentaux apportés aux infrastructures humanitaires. Une représentation accrue des réfugiés à toutes les étapes du processus de priorisation est nécessaire pour contribuer à garantir la sensibilisation et l’intégration des connaissances communautaires vitales.

Conséquences de la priorisation

  • Pour faire face aux effets de la priorisation, les réfugiés ont de plus en plus recours à des stratégies qui les exposent à l’exploitation et aux abus. Le manque généralisé d’opportunités de génération de revenus a entraîné une augmentation des formes de travail instable et précaire, du sexe transactionnel, du travail des enfants, des mariages précoces et d’autres mécanismes d’adaptation aux crises.
  • Les enfants de moins de cinq ans sont parmi les plus vulnérables aux réductions de l’aide alimentaire. Les recherches indiquent que les taux élevés de malnutrition et de sous-nutrition qui en résultent mettent en péril le bien-être présent et futur des populations de réfugiés.
  • La priorisation a des conséquences importantes sur l’état de santé des réfugiés. Cela comprend les conséquences physiques et cognitives de la malnutrition et de la dénutrition, ainsi que les risques accrus d’infection. La pénurie alimentaire affecte négativement la capacité des réfugiés à suivre un traitement médical contre la tuberculose, le VIH et les maladies non transmissibles, y compris les troubles psychiatriques, avec de vastes conséquences sur la santé individuelle et publique.
  • Cette hiérarchisation ne tient pas compte des variations de vulnérabilité au sein des ménages. En mesurant la vulnérabilité au niveau des ménages, la stratégie risque de ne pas orienter l’aide alimentaire essentielle vers les individus les plus vulnérables.
  • Il faudrait envisager des inversions de priorités. Compte tenu des niveaux élevés de vulnérabilité identifiés dans la majorité de la population, il convient d’examiner plus en détail les mérites relatifs d’une assistance alimentaire prioritaire par rapport à la fourniture d’une assistance alimentaire à un plus grand nombre de ménages à un niveau réduit.

Arrière-plan

L’Ouganda, pays qui génère et accueille depuis longtemps des réfugiés, accueille actuellement plus de 1,7 million de réfugiés. Il s’agit de la plus grande population de réfugiés accueillie sur le continent. Parmi eux, plus de 963 000 (56,41 TP3T) sont originaires du Soudan du Sud et plus de 545 000 (31,91 TP3T) de la République démocratique du Congo (RDC). D’autres viennent d’Érythrée (3,31 TP3T), de Somalie (2,91 TP3T), du Burundi (2,51 TP3T), du Rwanda (1,41 TP3T), d’Éthiopie (0,81 TP3T) et, plus récemment, du Soudan (3,41 TP3T).4 L’Ouganda accorde le statut de réfugié prima facie aux personnes déplacées du Soudan du Sud et de l’est de la RDC.5

La vague actuelle de déplacements de population en provenance du Soudan du Sud est le résultat du conflit civil en cours et d’inondations généralisées. La résurgence de la violence armée contre la population civile en 2016 a poussé un grand nombre de Sud-Soudanais à traverser la frontière vers l’Ouganda, en moyenne 2 800 par jour au plus fort de la violence.6,7

En septembre 2024, environ 571 TP3T de réfugiés sont des enfants, dont 401 TP3T ont moins de 12 ans. Au total, 921 TP3T de la population réfugiée sont enregistrés dans 13 camps de réfugiés répartis dans 12 districts, les 81 TP3T restants étant enregistrés dans la capitale Kampala. La réponse aux réfugiés est menée conjointement par le Bureau du Premier ministre ougandais (OPM) et l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Les réfugiés ont le droit de travailler et de se déplacer librement dans le pays et ont le droit d’accéder à l’éducation primaire et aux services de santé sur la base de l’égalité avec les citoyens ougandais.

Modèle d'autonomie

Image idéalisée : Le modèle d'autonomie de l'Ouganda et son approche généreuse en matière d'attribution des terres ont assuré au pays sa réputation internationale de pays d'accueil de réfugiés progressiste et orienté vers le développement. Cette réputation a à son tour consolidé la position favorable de l'Ouganda en tant que « chouchou des donateurs » et a garanti des flux réguliers de financements internationaux dans le pays.8

L’approche de l’Ouganda contraste fortement avec les politiques frontalières hyper-sécuritaire et hostiles mises en œuvre au cours des dernières décennies dans les pays du Nord. Le modèle d’installation, généralement formulé en opposition aux politiques de campement, reflète la préférence des donateurs pour des « approches développementales » dans les situations de réfugiés prolongées et pour des voies vers une « solution durable ».

La réalité : Cependant, la réalité du modèle d'autosuffisance est inconciliable avec son image idéalisée. Les ménages de réfugiés comptant jusqu'à 16 membres doivent subsister avec de petites parcelles de 30 mètres sur 30 (900 m2).2 ) parcelles – un défi insurmontable encore aggravé par la mauvaise qualité des sols. Au-delà de la taille des parcelles et de la qualité des sols, d’autres contraintes rendent difficile la production et la consommation de nourriture pour les ménages, même à un niveau de survie, notamment l’emplacement des implantations dans des zones reculées, rurales et pauvres, les effets imprévisibles du changement climatique et la mauvaise qualité des services.7,9–17

En raison de ces conditions structurelles, les réfugiés sont devenus dépendants de manière persistante et nécessaire de l’aide humanitaire. Les coupes récurrentes dans l’aide alimentaire essentielle, dues à la réduction des aides financières, ont eu des conséquences dévastatrices.

L'insécurité alimentaire avant la stratégie de priorisation

Des rations déjà insuffisantes : Dans le contexte d’une réponse d’urgence en proie à une corruption généralisée et à une pénurie de ressources, 7,18–20 Les rations alimentaires ne suffisent plus depuis longtemps à répondre aux besoins essentiels de la plupart des réfugiés, 911 ménages de réfugiés étant considérés comme extrêmement vulnérables économiquement.21 Une enquête menée en 2018 dans les camps de réfugiés à l’échelle nationale a montré que seulement 201 ménages de réfugiés sur trois ont pu compter sur une aide alimentaire jusqu’à la prochaine distribution. Près de 701 ménages de réfugiés ont déclaré faire face à des approvisionnements alimentaires limités en réduisant leur consommation, en ne mangeant souvent qu’un seul repas par jour et en s’appuyant sur diverses stratégies d’adaptation « négatives » qui affaiblissent la résilience à long terme (voir l’encadré 1). Ces stratégies comprennent la dépense de leurs économies, l’emprunt régulier d’argent ou de nourriture, la mendicité, la vente d’articles essentiels ou d’aide alimentaire et la consommation de stocks de semences destinés à la prochaine saison de plantation.22 En l’absence de ressources suffisantes, la situation des réfugiés leur permet, au mieux, de survivre.

Autres réductions : Une série de coupes budgétaires, principalement liées au sous-financement chronique de la réponse d’urgence, a considérablement aggravé la situation. La proportion des ressources financières requises qui ont été effectivement obtenues a régulièrement diminué, passant de 511 TP3T en 2019 à 341 TP3T en 2023.23 Parallèlement, le pourcentage de ménages de réfugiés considérés comme en insécurité alimentaire modérée ou sévère est passé de 36% en 2020 à 55% en 2022. En 2022, avant la mise en œuvre de la phase III de l'exercice de priorisation, seuls 4% de ménages de réfugiés étaient considérés comme en sécurité alimentaire.24,25

Déficits de financement : En septembre 2024, le gouvernement ougandais et ses partenaires n’avaient obtenu que 131 millions de dollars des fonds nécessaires à la mise en œuvre du Plan interinstitutions de réponse aux réfugiés en Ouganda (UCRRP), ce qui laisse un déficit de financement de plus de 746 millions de dollars. Ce déficit a entraîné des coupes budgétaires généralisées dans les opérations humanitaires en Ouganda, affectant particulièrement les programmes de sécurité alimentaire, de santé et de nutrition. Ces coupes budgétaires menacent d’aggraver la situation des réfugiés, dont beaucoup ont déjà du mal à satisfaire leurs besoins fondamentaux.

Encadré 1. Indice des stratégies d'adaptation aux moyens de subsistance

L'indice des stratégies de survie peut être utilisé comme mesure indirecte de l'insécurité alimentaire et est dérivé des expériences des ménages au cours des 30 derniers jours. La compilation du score de l'indice consiste à recueillir des réponses à des questions sur la façon dont les ménages font face au manque d'accès aux besoins de base, notamment à la nourriture, aux soins de santé et au logement, ou à l'argent nécessaire pour les payer.

Un score est attribué en fonction du fait qu'au cours des 30 jours précédents, un membre du ménage a participé à une ou plusieurs des activités suivantes en raison d'un manque de fonds : a) vendu plus d'animaux que d'habitude ; b) vendu des biens ménagers (par exemple, une radio, des meubles, des bijoux) ; c) dépensé des économies ; d) emprunté de l'argent ; e) réduit ses dépenses non alimentaires essentielles ; f) vendu une maison ou un terrain ; g) s'est livré à des activités illégales génératrices de revenus (par exemple, vol, contrebande) ; h) a mendié.

Source : Propre aux auteurs.

L'exercice de priorisation

Contexte de la priorisation

L’exercice de priorisation a restructuré l’aide alimentaire et monétaire aux réfugiés en Ouganda. Il a été mis en œuvre en réponse au sous-financement chronique et aux demandes des donateurs pour une approche à plus long terme de l’aide alimentaire globale pour les déplacements prolongés.

La priorisation a été décrite comme un moyen d’allouer des ressources rares malgré une vulnérabilité généralisée. L’objectif de la stratégie de priorisation était de garantir que les ménages considérés comme les plus vulnérables, y compris les nouveaux arrivants, reçoivent le maximum de soutien possible. En conséquence, le soutien serait réduit ou supprimé pour les ménages considérés comme moins vulnérables. Cet exercice fait suite à des coupes antérieures dans l’Aide alimentaire mondiale qui ont vu les rations universelles pour les réfugiés en Ouganda réduites à 70% d’un panier de survie minimum en avril 2020 et à 60% en décembre 2022 (soit environ l’équivalent de 6,90 USD et 5,90 USD par personne et par mois).

Phases I et II

Phase I : Au cours de cette phase, en 2021, les proportions de la GFA ont été restructurées sur la base de données au niveau des colonies concernant les prix du marché local, les opportunités économiques et les perspectives agricoles d'une colonie donnée.

Phase II : Cette phase de restructuration, en 2022, a marqué les premiers efforts visant à mettre en place une allocation des ressources GFA à trois niveaux en fonction des besoins des ménages. La phase II ciblait les cinq colonies du sud-ouest qui avaient été identifiées lors de la phase I comme étant les moins vulnérables. Historiquement, les colonies de cette sous-région ont obtenu de meilleurs résultats que celles de la sous-région du Nil occidental en termes de mesures de vulnérabilité économique.

Phase III

Annonce: La phase III de l'exercice de priorisation alimentaire a été annoncée aux parties prenantes des zones d'installation en janvier 2023. Dans une lettre conjointe de l'OPM, du HCR Ouganda et du Programme alimentaire mondial (PAM) Ouganda aux parties prenantes communautaires, la priorisation a été introduite comme une mesure technique « fondée sur les besoins » pour allouer des fonds limités des donateurs. Les ménages considérés comme « les plus vulnérables » recevraient « la ration la plus élevée possible ». Les ménages moyennement vulnérables devaient « recevoir une ration réduite ; avec la vision qu'ils soient transférés vers des programmes de subsistance et d'autosuffisance dirigés par différents acteurs du développement ». Les ménages les moins vulnérables « seraient retirés de l'aide humanitaire » en fonction de leur « autosuffisance ». L'autosuffisance, dans ce cas, a été définie comme la capacité à couvrir les besoins alimentaires essentiels sans recevoir l'aide alimentaire ou en espèces du PAM.26

Critères non définis : Au-delà de la hiérarchisation des types d'aides auxquelles les ménages auraient droit, les critères de rattachement d'un ménage à une catégorie n'ont pas été définis. La proportion de ménages à affecter à chaque catégorie n'a pas non plus été définie.

Catégorisation : En juillet 2023, chaque ménage a été classé dans l'une des trois catégories de vulnérabilité relative à l'aide des données recueillies lors de l'exercice de profilage individuel (IPE). Les trois catégories résultant de cet exercice ont été utilisées pour déterminer le niveau de GFA mensuel qu'un ménage recevrait (voir tableau 1).

Plus de 801 TP3T de la population réfugiée reçoivent désormais environ 3,70 USD par personne et par mois.

Tableau 1. Catégories de priorisation

Catégorie Pourcentage de la population réfugiée Pourcentage de la ration alimentaire Montant de l'aide en espèces par personne
Catégorie 1 13.4% 60% UGX* 28,000
Catégorie 2 82.2% 30% 14 000 UGX
Catégorie 3 4.4% Aucune aide alimentaire Aucune aide en espèces

Source : Auteurs personnels. Créé à partir des données du projet.

Remarque : *Shilling ougandais. 1 USD = environ 3 780 UGX.

Indice pondéré : Les catégories sont basées sur un indice pondéré de vulnérabilité des ménages composé de 13 indicateurs. Parmi ces 13 indicateurs figurent des variables sociodémographiques et de protection, telles que les ratios de dépendance des ménages et les questions de protection de l’enfance. Cependant, certaines catégories importantes de vulnérabilité ne figurent pas parmi les variables, notamment les indicateurs clés de nutrition et certaines vulnérabilités liées à la santé, telles que le traitement du VIH ou de la tuberculose. La vulnérabilité généralisée des ménages réfugiés est perçue comme ayant contribué à la prise de décision apparemment arbitraire concernant les catégories de vulnérabilité à reconnaître.

Limitations et modifications : La mise en œuvre des leçons tirées de la Phase II lors de la Phase III a été limitée par des contraintes de financement, notamment l’exclusion de plusieurs types de ménages très vulnérables de la Catégorie 1.27 En outre, bien que les communications aux parties prenantes aient suggéré que les programmes de subsistance et d’autosuffisance aideraient les réfugiés à faire face à la réduction de l’aide alimentaire, cette programmation a également été limitée par un financement limité. En outre, selon les plans initiaux, la catégorie 1 devait contenir 251 TP3T de ménages de réfugiés. Pourtant, en raison du manque de financement, seuls 13,41 TP3T de ménages ont été classés comme les plus vulnérables.

Encadré 2. Plaidoyer en faveur des liquidités dans un contexte de priorisation

L’aide alimentaire générale est fournie aux réfugiés en Ouganda par le biais de deux mécanismes : l’aide alimentaire en nature et les transferts monétaires. Des efforts sont en cours pour intensifier les transferts monétaires numériques et, dans l’ensemble, il s’agit d’une initiative positive qui vise à utiliser les ressources plus efficacement.

Les transferts monétaires sont plus rentables que les distributions alimentaires en nature. Par exemple, les ménages ont souvent vendu une part importante de leur stock limité de nourriture pour avoir accès à de petites sommes d’argent liquide afin de payer d’autres produits de première nécessité, comme le savon, les médicaments, l’éducation et les articles ménagers. Fournir une assistance par le biais des transferts monétaires permet donc de limiter la nécessité de ces transactions et leur inefficacité.

Il est toutefois important de noter que le transfert de fonds rend les ménages dépendants des marchés locaux et particulièrement vulnérables aux effets inflationnistes sur les prix, qui peuvent être très localisés. Pour que le transfert de fonds soit une solution viable, les organisations doivent surveiller attentivement la disponibilité et les prix des produits essentiels. De plus, compte tenu de l’éloignement de la plupart des sites d’installation, les fournisseurs de réseaux mobiles doivent fournir une couverture fiable pour permettre aux réfugiés d’accéder aux services d’argent mobile.

Source : Propre aux auteurs.

Mesurer la vulnérabilité

Manque de transparence : L'élaboration de l'indice de vulnérabilité des ménages a été une source de discorde parmi les réfugiés et les autres personnes travaillant dans le domaine de la réponse aux réfugiés. Les détails des 13 mesures de l'indice sont étroitement surveillés. Les présomptions dégradantes et discriminatoires selon lesquelles les réfugiés « mentiraient » pour amplifier frauduleusement leur vulnérabilité ont été invoquées comme motif pour ne pas divulguer ces critères aux réfugiés.28 Au-delà des sièges nationaux du PAM et du HCR, le personnel des organisations non gouvernementales (ONG) et des organisations non gouvernementales internationales (ONGI) au niveau sous-régional et des zones d’installation, ainsi que les réfugiés, ont exprimé leur frustration face au manque de transparence.

Données problématiques : Les données sur lesquelles sont basées les catégorisations sont considérées comme très problématiques. Les données de l’IPE ne fournissent qu’un aperçu limité d’un moment précis dans le temps – ce qui signifie que la catégorisation est vulnérable aux changements de situation des ménages, ainsi qu’aux variations saisonnières de la disponibilité des ressources. De plus, les données ont été collectées lors de très courtes interactions entre les recenseurs et les chefs de famille dans des espaces surpeuplés. Par conséquent, il est fort probable que des erreurs aient été commises et que des ménages aient été indûment exclus de l’aide.

Mauvaise affectation : Nos recherches ont révélé que plusieurs personnes et ménages apparemment très vulnérables ont été classés dans la catégorie 3 et ne reçoivent donc plus aucune assistance. L’analyse de la vulnérabilité et des besoins essentiels, basée sur les données collectées en 2019, a révélé que 911 TP3T des ménages de réfugiés étaient très vulnérables économiquement, alors que seulement 13,41 TP3T des ménages étaient classés dans la catégorie 1.21,28

Communiquer les changements apportés à l'assistance

Communication floue ou absente : La communication des organisations humanitaires avec les réfugiés est tendue et 721 TP3T d'entre eux éprouvent des difficultés à accéder aux informations sur les opérations humanitaires, notamment sur les voies d'assistance disponibles et les procédures à suivre.24 Il n’est donc pas surprenant que la communication autour des changements apportés à l’aide alimentaire ait rencontré des difficultés similaires. Les ménages étaient censés recevoir la confirmation de leur catégorie avant la restructuration de l’aide alimentaire. Ces messages devaient être délivrés via plusieurs supports, notamment les SMS et, pour ceux qui n’avaient pas d’appareils mobiles, les services d’assistance. Cependant, de nombreux réfugiés que nous avons interrogés ont déclaré n’avoir été informés de leur catégorie qu’à leur arrivée au point de distribution alimentaire en juillet 2023. Le manque de clarté des communications avant la mise en œuvre des exercices de catégorisation de la phase III a également limité le potentiel de planification et d’adaptation concernant les ressources des ménages.

Manque de transparence et recours difficiles : Les détails complets de l’indice pondéré de vulnérabilité des ménages ne sont pas accessibles au public, ce qui rend difficile pour les ménages de déterminer avec précision s’ils ont été correctement classés. Le manque de transparence rend la prise de décision et la gestion de ces changements extrêmement difficiles pour les réfugiés. Si un ménage de réfugiés estime avoir été « classé par erreur », il doit exister « un mécanisme d’appel formel et transparent géré conjointement par le PAM, le HCR et l’OPM lorsqu’un individu n’est pas satisfait de la décision ».26 Toutefois, des sources ont confirmé que pour certains ménages, même s’ils avaient été mal classés, les fonds disponibles étaient insuffisants pour corriger leur affectation. En outre, les bureaux de plaintes se sont révélés largement inefficaces. Dans le camp de réfugiés de Palabek, les acteurs de la protection chargés de soutenir le processus d’appel signalent que, sur 2 000 cas de ménages ayant déposé ce qui semblait être des recours valables, seulement quatre ont vu leur décision annulée.

Précarité : Le mécanisme d’appel n’a été lancé que quatre mois après la mise en œuvre de l’exercice de priorisation. Des entretiens avec le personnel des organisations partenaires, les dirigeants communautaires et les réfugiés ont révélé que les ménages mal classés se trouvaient dans une situation de grande précarité. Ces ménages mal classés souffraient déjà d’insécurité alimentaire depuis longtemps et le retard du processus d’appel risquait d’aggraver gravement les conséquences à long terme de la malnutrition et de la sous-nutrition chez les enfants.

Impacts de la priorisation de l’aide alimentaire

Les coupes dans l’aide alimentaire, comme celles opérées avant et pendant le récent exercice de priorisation en Ouganda, ont des effets de grande ampleur et multidimensionnels. Les changements apportés à l’aide alimentaire dans le cadre de la réponse aux réfugiés en Ouganda ont eu de profondes répercussions sur la vie des réfugiés et auront des répercussions durables sur les composantes clés du modèle d’aide à l’autosuffisance.

Cette section décrit les conséquences de la stratégie de priorisation dans huit domaines, y compris le modèle d’autosuffisance lui-même.

Malnutrition et dénutrition

Malnutrition exacerbée : En raison des réductions de l’aide alimentaire au cours des années précédentes, en 2022, seulement 8,51 millions de dollars des enfants réfugiés à travers le pays conservaient un régime alimentaire minimum acceptable et il y a eu une augmentation de 501 millions de dollars des cas documentés de malnutrition aiguë par rapport à l’année précédente.29 Les acteurs du lien entre l’humanitaire et le développement – y compris le gouvernement ougandais, les ONG, les ONG internationales et les institutions internationales – ont souligné que la priorité accordée à l’aide alimentaire a exacerbé les taux préexistants de malnutrition aiguë globale et de malnutrition sévère dans les camps de réfugiés.30 En particulier dans les zones où la mauvaise qualité des terres entrave la production agricole. Les indications selon lesquelles les femmes enceintes et allaitantes réduisent leur propre consommation alimentaire pour soutenir celle des autres membres du ménage sont particulièrement préoccupantes.

Augmentation du retard de croissance : Étroitement lié à la malnutrition, le retard de croissance est une condition dans laquelle la croissance et le développement d’un enfant sont entravés, avec des conséquences importantes, telles qu’une altération du développement cognitif, langagier et sensorimoteur, une baisse des résultats scolaires, une réduction du potentiel de gain à l’âge adulte, une baisse de la productivité et une probabilité accrue de développer des maladies chroniques liées à une mauvaise nutrition à l’âge adulte.31 La prévalence récente du retard de croissance chez les enfants dépasse le « niveau critique » de ≥ 30% dans plusieurs camps de réfugiés et constitue donc un grave problème de santé publique avec des implications potentiellement importantes pour le développement physique et cognitif des enfants. En 2023, la prévalence du retard de croissance était de 52% à Rwamwanja, 54% à Kyangwali, 45% à Kyaka II, 40% à Nakivale, 39% à Oruchinga, 30% à Lobule et 30,5% à Palabek.32 L'évaluation de la sécurité alimentaire et nutritionnelle de 2024 a révélé que la prévalence était passée à 33% à Palabek33

Fluctuations du marché : Les fluctuations favorables du coût des produits de base du marché, y compris le maïs, ont probablement protégé les ménages de réfugiés contre les pires effets nutritionnels de la priorisation en 2024.34 Les ménages restent néanmoins extrêmement vulnérables aux fluctuations des prix des biens essentiels sur le marché. Cette vulnérabilité sera probablement encore aggravée par le passage des aides alimentaires en nature aux transferts monétaires.

Travail

Moins de dépenses : En réduisant le montant de l’aide financière que les personnes reçoivent, la stratégie de priorisation a eu des répercussions importantes sur l’économie informelle au sein des implantations. Les entreprises locales ont été affaiblies par cette activité de marché réduite, ce qui a réduit à son tour les perspectives de création de revenus sur le marché local.

Augmentation du travail occasionnel : En réponse aux effets de la stratégie de priorisation, les réfugiés se tournent de plus en plus vers des emplois irréguliers, instables et précaires. La plupart des ménages dépendraient désormais du travail précaire, communément appelé en swahili «Allez-y, allez-yCe travail consiste souvent à creuser ou à désherber des jardins potagers, principalement détenus par des Ougandais, et la disponibilité et la fréquence du travail sont affectées par les saisons. Allez-y, allez L’accueil des réfugiés est généralement conditionné par des accords informels, qui durent généralement un ou deux jours. Les opportunités circulent souvent de bouche à oreille, ce qui signifie que les réfugiés ayant un capital social limité rencontrent des difficultés plus importantes pour y accéder.

Impacts et risques du recours au travail occasionnel : Des réfugiés se produisent Allez-y, allez sont payés en petites quantités de nourriture ou en espèces. Chaque 10×50 mètres complété (appelé «Katala') est rémunéré entre 2 000 et 3 000 UGX (entre 0,53 et 0,79 USD). Selon le nombre de katalas Une fois terminé, le salaire journalier varie entre 3 000 et 6 000 UGX. Selon nos entretiens, ce revenu sert principalement à acheter de la nourriture. Allez-y, allez Le travail des enfants est souvent perçu comme une activité honteuse et stigmatisante par les réfugiés, car elle signale socialement l'absence de propriété foncière. De plus, il est physiquement exigeant et prend du temps, car, en plus du travail lui-même, il oblige souvent les réfugiés à parcourir de longues distances à pied pour trouver du travail. Les réfugiés qui effectuent régulièrement ce travail Allez-y, allez n’ont pas beaucoup de temps ou de capacité pour se concentrer sur des activités génératrices de revenus à long terme.

Les acteurs humanitaires contactés présentent souvent les travaux occasionnels effectués par les réfugiés comme une démonstration positive de débrouillardise dans des conditions difficiles. Allez-y, allez, comme d’autres stratégies d’adaptation négatives, accroît les risques de protection et expose les réfugiés aux abus et à l’exploitation. Dans certains cas, Allez-y, allez Le village est loin des habitations des réfugiés et ces derniers doivent loger dans les logements rudimentaires fournis par les propriétaires fonciers. De nombreuses femmes signalent des agressions sexuelles sur leur chemin vers le village. Allez-y, allez ou pendant que je travaille.

Effets sur les enfants : Les enfants sont souvent engagés dans des formes de Allez-y, allez, ce qui affecte leur développement et leur bien-être, leur assiduité scolaire et leurs résultats scolaires. L'absence prolongée des personnes qui s'occupent des enfants pour chercher et effectuer un travail occasionnel signifie que les enfants sont souvent laissés seuls à la maison, généralement sans nourriture, et doivent s'occuper des autres enfants. Cela augmente souvent l'incidence des mauvaises pratiques de garde d'enfants qui contribuent à la malnutrition.

Santé

Les entretiens et discussions avec les agents de santé humanitaires opérant au niveau des camps, des sous-régions et des pays révèlent que la mise en œuvre de la stratégie de priorisation a considérablement aggravé les résultats en matière de santé parmi les réfugiés. Cela est particulièrement inquiétant car les services de santé dans les camps de réfugiés ont été gravement affaiblis en raison d'un manque généralisé de personnel médical et de médicaments.

Réduction du recours aux soins de santé : Dans les camps, les agents de santé interrogés ont signalé que le nombre de réfugiés demandant des services de santé a diminué, en raison d'une perte de confiance dans l'efficacité de ces services, d'un manque de capacité à payer les traitements et du manque général d'établissements de santé dans les zones où ils se trouvent. Allez-y, allez La nécessité de mener des activités de survie quotidiennes signifie que les consultations médicales sont souvent retardées. Depuis l’introduction de la stratégie de priorisation, de nombreux réfugiés ne demandent des soins que lorsque leur état s’est considérablement aggravé. Ces cas ne sont souvent plus gérables au niveau du camp et nécessitent des interventions médicales plus avancées dans des structures de niveau supérieur.

Effets de la malnutrition et de la nourriture limitée : La malnutrition augmente considérablement le risque d’infections, ce qui aggrave le risque déjà élevé qui découle du fait que seulement 371 ménages dans les camps de réfugiés ont un accès suffisant à l’eau (sur la base d’un minimum de 20 litres par personne et par jour).30 et seulement 36% des ménages déclarent avoir accès au savon.35 Lors des entretiens, les agents de santé ont signalé une augmentation des taux d’abandon chez les patients recevant un traitement contre la tuberculose, le VIH et les maladies non transmissibles, notamment les troubles psychiatriques, depuis l’exercice de priorisation. Un facteur important contribuant à cette non-observance est la difficulté de prendre des médicaments qui peuvent avoir des effets secondaires intolérables lorsqu’ils sont pris à jeun. Cette diminution de l’observance a des conséquences importantes, tant au niveau individuel que de la santé publique, notamment en compromettant l’efficacité du traitement, en aggravant les symptômes existants et en augmentant le risque de propagation de maladies transmissibles.

Augmentation des problèmes de santé mentale : Les professionnels de santé interrogés ont également signalé une augmentation marquée des diagnostics de dépression dans les camps de réfugiés depuis la priorisation. Pour la première fois, la dépression a dépassé l’épilepsie comme principale raison de recours aux services de santé mentale dans certains camps. Les problèmes de santé mentale sont directement liés au manque d’espoir et à la capacité réduite à répondre aux besoins alimentaires essentiels. Une forte augmentation des tentatives de suicide et des suicides a été observée dans les camps de tout le pays. Les principaux facteurs déclencheurs comprennent les facteurs socio-économiques, en particulier le manque de nourriture adéquate et la pression accrue exercée sur les chefs de famille pour subvenir aux besoins de leur famille et de leurs réseaux élargis.

Éducation

Pas d’argent pour les frais d’éducation : L’introduction de la stratégie de priorisation a eu des répercussions sur l’accès à l’éducation et les résultats scolaires dans les localités. Bien que l’enseignement primaire soit théoriquement gratuit, des frais sont facturés pour les repas scolaires, les examens et les uniformes, ainsi que pour les contributions attendues des associations de parents d’élèves. Les dépenses moyennes des ménages en matière d’éducation déclarées au cours des trois mois précédant la collecte des données pour l’IPE étaient de 64 000 UGX (environ 17 USD).35 Autrefois, les gens contribuaient souvent à couvrir cette dépense en vendant leur aide alimentaire.

Faible assiduité scolaire : Lors des entretiens, les enseignants et les directeurs d'école ont noté une prévalence croissante de la faible assiduité et de l'abandon scolaire, en particulier chez les enfants dont les familles appartiennent à la catégorie 2 ou 3. Parmi les réfugiés que nous avons interrogés, les coûts étaient la raison la plus souvent citée pour laquelle les enfants n'étaient pas inscrits dans l'enseignement primaire au moment de la collecte des données. Cela reflète une réduction plus large des dépenses non alimentaires. La participation régulière des enfants à des activités génératrices de revenus était la deuxième raison la plus courante de l'abandon scolaire et de la faible assiduité scolaire.

Autres impacts de la priorisation : Les élèves sont souvent trop fatigués et affamés pour s’engager efficacement dans leurs études.

protection

Augmentation de la violence : Lors d’entretiens avec des membres d’organisations partenaires, des dirigeants communautaires et des réfugiés, la stratégie de priorisation a été associée à une augmentation des taux de violence sexuelle et sexiste et d’abandon des familles dans les camps de réfugiés. En outre, les ménages ont de plus en plus recours à des mécanismes d’adaptation aux crises, notamment une augmentation des rapports sexuels transactionnels, du travail des enfants et des mariages précoces.36 Outre l’augmentation des taux de violence et de vol liés aux contraintes budgétaires, la cohésion sociale s’est détériorée, en raison de la méfiance entre les dirigeants des réfugiés, les membres de la communauté et les travailleurs humanitaires. Cette diminution de la cohésion est directement liée à la réduction de l’efficacité des mécanismes de signalement des problèmes de protection. Les problèmes de protection sont amplifiés par des coupes plus larges dans la fourniture de services. En mars 2024, le ratio travailleurs sociaux/enfants à risque était de 1 pour 229. Cela signifie que les cas sont souvent négligés.37

Conflits au sein du ménage : Les entretiens avec les informateurs clés ont souligné que les conflits au sein des ménages ont été amplifiés par le processus de catégorisation ambigu, car les chefs de famille sont tenus responsables de la catégorisation et donc du manque de ressources disponibles pour la famille.

Impact sur le logement : La pression exercée sur le budget des ménages pour acheter régulièrement de la nourriture se traduit par une limitation des dépenses des ménages en articles non alimentaires, notamment pour le logement. Les matériaux de construction sont à la fois inabordables et inaccessibles. L'absence d'abris sûrs affecte la sûreté, la sécurité, la santé et le bien-être général. Les mécanismes de retour d'information ont fait état d'une demande accrue de logements pour les personnes extrêmement vulnérables dans les campements.37

Mobilité

Déplacements transfrontaliers pour raisons professionnelles : Cette priorité a été associée à une augmentation des taux de retour spontané et d’activités génératrices de revenus transfrontalières – les entretiens avec les réfugiés ont révélé que les organisations partenaires encouragent les soignants à pratiquer des stratégies mobiles de génération de revenus. Les réfugiés quittent les camps et entreprennent des voyages de retour sans papiers et dangereux. Les hommes sont très susceptibles de retourner au Soudan du Sud à la recherche d’un travail précaire.38 Le HCR continue de déconseiller le retour au Soudan du Sud et note que les taux d’insécurité alimentaire au Soudan du Sud sont actuellement plus élevés que pendant les conflits de 2013 et 2016.39 Plusieurs anciens réfugiés interrogés dans les camps de réfugiés de Palabek et de Rhino Camp sont décédés en raison des conditions dangereuses liées à la mobilité spontanée.

Effets sur les réfugiés se déplaçant vers les zones urbaines : En raison des difficultés généralisées à garantir des sources de revenus fiables dans les centres urbains et du capital financier limité des ménages dans les zones d’installation, l’effet de la priorisation sur les taux globaux de migration des réfugiés des zones rurales vers les zones urbaines devrait être négligeable. Les entretiens avec les ménages réfugiés révèlent que la réduction de la surface habitable après la priorisation a rendu plus difficile la vie dans les centres urbains en raison des coûts de location dans les villes.38,40

Crédit limité et précarité financière

Vente d'actifs : En raison de la précarité financière accrue causée par la stratégie de priorisation, les ménages ont eu recours à la vente de leurs actifs, ce qui réduit leurs perspectives d’autonomie à long terme.

Accès réduit au crédit pour les ménages de la catégorie 3 : Les catégories de vulnérabilité utilisées dans la priorisation ont été réinterprétées au niveau communautaire – notamment par les individus, les ménages et les associations villageoises d’épargne et de crédit – avec des répercussions importantes sur l’accès au crédit. Avant la priorisation, les réfugiés pouvaient accéder au crédit pour des dépenses imprévues en partant du principe qu’ils seraient en mesure de régler leur dette après la prochaine distribution de l’aide alimentaire globale. Depuis la priorisation, les ménages de la catégorie 3 (qui ne reçoivent plus d’aide) déclarent ne pas pouvoir accéder aux prêts car ils sont désormais perçus comme des débiteurs peu fiables.

Modèle d'autonomie

Risque pour le modèle : La stratégie de priorisation risque d’avoir des répercussions négatives sur tous les aspects du modèle d’autonomie et sur son potentiel en tant que solution durable aux déplacements forcés. Nos recherches ont montré que les réductions continues de l’aide alimentaire, notamment par le biais de la priorisation, et leurs conséquences sur la malnutrition et la sous-nutrition, affectent tous les aspects du modèle d’autonomie. Elles ont un impact négatif sur les résultats scolaires et la fréquentation, aggravent les résultats en matière de santé, affaiblissent la productivité et la cohésion sociale et nécessitent de se concentrer sur la survie quotidienne, ce qui éloigne l’accession à l’autonomie de l’horizon des possibilités réalistes pour la plupart des réfugiés.

La terre ne suffit pas : Dans un contexte de réduction constante de l’aide humanitaire et en l’absence d’une résolution réaliste des conflits au Soudan du Sud et en RDC qui permettrait un rapatriement volontaire, les réfugiés en Ouganda restent dépendants de l’aide alimentaire générale pour répondre à leurs besoins fondamentaux. Le modèle d’autosuffisance reposait sur l’idée que les terres fournies fourniraient la base de ressources nécessaire pour que des populations importantes deviennent autonomes en quelques années seulement. Cependant, des contraintes structurelles et environnementales signifient que les réfugiés dépendent de l’aide pour répondre à leurs besoins alimentaires et non alimentaires de base. En d’autres termes, la protection des réfugiés dépend de la disponibilité continue d’une aide alimentaire suffisante.

Points d’entrée pour améliorer la sécurité alimentaire lors de la priorisation

Notre recherche met en évidence plusieurs points d’entrée possibles, éclairés par l’exercice de priorisation en Ouganda, pour améliorer les perspectives de sécurité alimentaire des populations déplacées et dans les situations d’urgence prolongées dans un contexte de ressources humanitaires limitées.41

Ces points d’entrée visent à améliorer l’efficacité des activités de priorisation et à soutenir les efforts de plaidoyer concernant l’importance de l’assistance alimentaire continue dans des conditions de vulnérabilité généralisée. Ces points d’entrée doivent être pris en compte par les organisations de défense des réfugiés et de la sécurité alimentaire, ainsi que par les organismes qui prévoient d’apporter des changements à l’assistance alimentaire par le biais de la priorisation.

Accroître la transparence pour les bénéficiaires du GFA

Il faut accroître la transparence et la responsabilité envers les bénéficiaires en ce qui concerne les délais de prise de décision et de modification, les facteurs qui déterminent l’indice de vulnérabilité des ménages et les facteurs déterminants de la nécessité de donner la priorité à l’aide alimentaire. Une communication claire sur les indicateurs limitera également les risques de désinformation, qui érodent la confiance dans les services humanitaires et les infrastructures de direction. Une communication claire contribuera également à garantir que les personnes mal classées puissent recevoir une aide corrective en temps opportun.

Pour être efficaces, les communications avec les populations bénéficiaires doivent être centrées sur les priorités et les besoins des réfugiés. Pour aider les réfugiés à répondre à leurs besoins essentiels dans la dignité, les communications sur les changements apportés à l'aide alimentaire doivent décrire clairement les facteurs à l'origine de ces changements et impliquer les réfugiés à toutes les étapes de la conception et de la mise en œuvre des interventions.

Les informations partagées doivent être claires et accessibles, et disponibles dans plusieurs langues et sous plusieurs formats. Les dirigeants élus des comités de protection des réfugiés ou de structures similaires doivent systématiquement s’engager dans le partage d’informations afin de promouvoir la représentation des réfugiés et d’accroître les possibilités de retour d’information dynamique.

Promouvoir la confiance entre les parties prenantes

Face à des contraintes financières qui ne cessent de s’aggraver, les réfugiés doivent être étroitement associés à la conception et à la mise en œuvre des changements apportés à l’aide alimentaire. Tout changement doit refléter fidèlement les vulnérabilités existantes et être centré sur les priorités identifiées par les réfugiés eux-mêmes.

Il est nécessaire de mener un plaidoyer pour repenser l’aide alimentaire, car les hypothèses problématiques concernant la fiabilité des bénéficiaires et les notions obsolètes de dépendance continuent d’affecter la planification stratégique concernant l’aide alimentaire essentielle aux réfugiés.42 Les changements apportés à l’aide alimentaire doivent être fondés sur des décisions clairement communiquées et fondées sur des données empiriques concernant la nécessité d’une assistance continue.

Pour instaurer une confiance durable entre les organismes d’aide et les bénéficiaires, il est indispensable d’instaurer une communication claire. Une plus grande responsabilisation des organismes d’aide et des institutions internationales améliorera les perspectives d’une coordination constructive.

Mécanismes de soutien pour la réparation et la protection

Les structures d’assistance doivent être soutenues de manière adéquate pour pouvoir répondre rapidement aux besoins critiques. Cela implique de mettre en place des filets de sécurité efficaces pour les ménages qui pourraient avoir été mal classés et pour les cas où la situation des ménages change.

Compte tenu du risque de conflit au sein des ménages créé par la catégorisation et de la dynamique d’exclusion créée dans un contexte de précarité accrue, des investissements supplémentaires dans les infrastructures de protection doivent être prioritaires.43

Mener des recherches pour mieux comprendre l’efficacité des mécanismes d’appel et des autres moyens de retour d’information dans le contexte de réduction généralisée des prestations de services. En raison du manque de transparence des communications, il est difficile de procéder à une évaluation complète des mécanismes d’appel actuels. Toutefois, sur la base des données disponibles, ces mécanismes semblent manquer cruellement de financement et ne sont pas planifiés.

Améliorer les perspectives de responsabilisation

Les indicateurs utilisés pour élaborer l’indice pondéré de catégorisation doivent être fondés sur des données ascendantes et générés par des approches participatives. Il est essentiel que les représentants des réfugiés et les communautés dans leur ensemble soient impliqués à toutes les étapes de la planification, y compris la conception et l’élaboration des indicateurs de vulnérabilité.

La transparence est essentielle pour permettre une évaluation efficace des différents mécanismes de ciblage, et permettre l’intégration des enseignements tirés dans les futurs exercices de priorisation. Les institutions de recherche doivent être impliquées dans l’évaluation des mérites relatifs et de l’efficacité des différentes approches.

Les mécanismes de responsabilisation externe doivent être mieux soutenus. Outre une transparence accrue concernant les motivations, la mise en œuvre et les résultats de la priorisation, il est nécessaire de clarifier davantage les coûts des exercices de priorisation. Cela permettra d'évaluer, sur la base de données probantes, les compromis entre les approches générales et l'aide ciblée (priorisée).

Dans un contexte de vulnérabilité généralisée, les donateurs, les gouvernements et les acteurs humanitaires devraient envisager sérieusement d’orienter les fonds vers une assistance directe supplémentaire aux populations déplacées. Des approches plus larges peuvent également avoir des taux d’acceptation plus élevés au sein de la communauté et réduire le risque d’erreurs d’exclusion.

Conclusion

Malgré une prise de conscience générale des conséquences à long terme de la malnutrition sur la santé et le développement des enfants, ainsi que des preuves évidentes de l'impact néfaste des réductions de l'aide alimentaire sur la santé, l'éducation et la cohésion socio-économique et sociale, l'aide alimentaire globale dans le cadre de la réponse aux réfugiés ougandais reste chroniquement sous-financée. Le gouvernement ougandais, le HCR et d'autres partenaires devraient envisager de se montrer plus transparents quant à la gravité des conséquences des réductions de l'aide alimentaire et de définir des priorités afin de faire pression sur les donateurs.

La mise en œuvre d’exercices de priorisation reflète la répartition inégale des financements humanitaires à travers le monde. Cependant, il existe peu de preuves que les exercices de priorisation soient appropriés dans les contextes de déplacement.44Les crises prolongées et chroniquement sous-financées doivent être une priorité pour les donateurs.

En Ouganda, le sous-financement chronique des besoins fondamentaux des réfugiés menace d’invalider les principes fondamentaux et toute possibilité de succès du modèle d’autosuffisance et, plus généralement, du Cadre de réponse globale pour les réfugiés.

L’aide alimentaire mondiale et sa disponibilité continue doivent être reconnues par les donateurs, les gouvernements et les acteurs humanitaires comme une priorité et l’élément fondamental de toute solution durable aux déplacements prolongés.

Les références

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Auteurs: Ce document a été rédigé par Charlotte Brown (London School of Economics and Political Science) et Costanza Torre (Université de Manchester).

Remerciements : Ce dossier a été révisé par Lawrence Dulu (directeur exécutif de l'Initiative africaine pour le développement et la paix), Tim Allen (professeur à la London School of Economics and Political Science), Hakim Kalungi (directeur de la santé à l'International Rescue Committee) et Grace Akello (professeure à l'université de Gulu). Nous remercions Moses Adonga (administrateur de projet à l'Agence japonaise de coopération internationale), Eric Afema (directeur de la santé à l'International Rescue Committee) et Ciara Silke (London School of Economics and Political Science) pour leurs contributions complémentaires. Nicola Ball a apporté son soutien éditorial. Ce dossier relève de la responsabilité de SSHAP.

Citation suggérée : Brown, C. et Torre, C. (2024). Considérations clés : Priorisation de l'aide alimentaire dans les camps de réfugiés en Ouganda et ses impacts. Sciences sociales dans l'action humanitaire (SSHAP). www.doi.org/10.19088/SSHAP.2024.054

Publié par l'Institut d'études sur le développement : Octobre 2024.

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