Cet article aborde le COVID-19 en Inde, en examinant comment l’interaction entre les inégalités, la vulnérabilité et la pandémie a aggravé les incertitudes pour les groupes pauvres et marginalisés, conduisant à l’insécurité, à la stigmatisation et à une grave perte de moyens de subsistance. Un confinement strict du gouvernement a détruit les revenus des agriculteurs et des travailleurs urbains informels et déclenché un exode de travailleurs migrants des villes indiennes, un mouvement de masse qui a exercé des pressions supplémentaires sur les communautés rurales du pays. Ailleurs dans le pays, les restrictions de confinement et la réponse à la pandémie ont coïncidé avec des vagues de chaleur, des inondations et des cyclones, entravant la réponse et les secours en cas de catastrophe. Dans le même temps, la pandémie a été politisée pour cibler des groupes minoritaires (tels que les musulmans et les Dalits), réprimer la dissidence et saper les valeurs constitutionnelles.

Le document se concentre sur la façon dont le COVID-19 a recoupé et multiplié les incertitudes existantes auxquelles sont confrontés différents groupes et communautés vulnérables en Inde, qui sont restés largement invisibles dans l'histoire du développement de l'Inde. Le plus grand défi pour le gouvernement étant désormais d’atténuer la chute de millions de personnes dans l’extrême pauvreté, le document réfléchit également aux voies de redressement et de transformation, y compris les opportunités de renaissance rurale, de protection sociale inclusive et de réponse communautaire.

Cette note est basée sur une revue de la littérature grise et publiée existante, ainsi que sur 23 entretiens avec des experts et des praticiens de 12 États indiens, y compris des représentants d'ONG nationales et internationales et d'organisations locales de la société civile. Il a été développé pour la Plateforme des sciences sociales dans l'action humanitaire (SSHAP) par Justin Pickard, Shilpi Srivastava, Lyla Mehta (IDS) et Mihir R. Bhatt. Certains cas s'appuient sur les recherches en cours du projet TAPESTRY, qui explore les transformations ascendantes dans des environnements marginaux en Inde et au Bangladesh.