Le choléra est généralement considéré comme le prototype d’une maladie d’origine hydrique et environnementale. En Afrique, les études disponibles sont rares et la pertinence de ce paradigme pathologique est discutable. Des épidémies de choléra ont été signalées à plusieurs reprises loin des côtes : de 2009 à 2011, les trois quarts de tous les cas de choléra en Afrique se sont produits dans les régions intérieures. De telles épidémies sont soit influencées par les précipitations et les inondations qui en résultent, soit par la sécheresse et le stress induit par l'eau.

Leur concomitance avec des événements climatiques mondiaux a également été observée. Dans les lacs et rivières, des réservoirs aquatiques de Vibrio cholerae ont été évoqués. Cependant, le rôle de ces réservoirs dans l’épidémiologie du choléra n’a pas été établi. Partant des zones intérieures où le choléra est endémique, les épidémies éclatent et se propagent à divers environnements, notamment des bidonvilles surpeuplés et des camps de réfugiés. Les déplacements humains constituent un déterminant majeur de cette propagation.