Cet article explore un défi clé dans les efforts internationaux contemporains visant à promouvoir la justice transitionnelle (TJ) dans les États non en transition et touchés par un conflit : le « déficit de mise en œuvre », dans lequel les politiques sont conçues et financées mais ni adoptées ni mises en œuvre. Les résultats basés sur un travail de terrain qualitatif à long terme en Ouganda indiquent que l'écart de mise en œuvre est co-constitué par les approches technocratiques des donateurs et les manœuvres politiques de l'élite nationale dans un régime semi-autoritaire. L'interaction entre les deux produit deux formes d'artifice politique : le « mimétisme isomorphe » et la « stase calculée », qui bloquent l'émergence d'une réforme substantielle de la JT. Les résultats sont pertinents pour le large éventail de contextes non en transition dans lesquels la JT est encouragée par les donateurs internationaux et ont des implications importantes quant à son potentiel revendiqué de catalyser ou de restaurer la confiance civique dans les systèmes politiques à la suite de violations massives des droits humains.