Dans les années 1990, les programmes africains de lutte contre le SIDA ont suivi une approche de conseil et de dépistage volontaire (CTV) pour le dépistage du VIH. À la suite des programmes de traitement du SIDA à grande échelle, les décideurs politiques ont opté pour le dépistage systématique à l'initiative du prestataire (PITC) en mettant moins l'accent sur le conseil, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la conduite éthique du dépistage du VIH. Inspirés par Annemarie Mol, nous nous demandons si le PITC peut être présenté comme un bon soin plutôt que comme une domination médicale qui menace de violer les droits des patients. En nous basant sur un travail de terrain dans les établissements de santé ougandais et kenyans, nous révélons que les situations de choix varient : les patients dans les services hospitaliers ont le temps de décider s'ils souhaitent subir un test, tandis que dans les soins prénatals, les femmes ont beaucoup de mal à se retirer. Nous soutenons que le contexte médical inhérent au PITC offre un espace moral attrayant pour que les personnes se soumettent à des tests de dépistage du VIH.