La disparité entre les connaissances des gens sur le VIH/SIDA et la mesure dans laquelle ils prennent des mesures pour se protéger est l'un des problèmes les plus épineux pour les agents de santé publique et les analystes des sciences sociales. Cet article vise à expliquer une partie de cet écart, à l’aide de données d’enquête et ethnographiques collectées auprès de jeunes migrants ruraux-urbains à Aba et Kano, deux villes du Nigeria. L'article soutient que de nombreux jeunes migrants nigérians ne perçoivent pas de risque personnel significatif parce qu'ils construisent le risque du SIDA en termes éthiques et moraux, projetant l'immoralité et le danger sur d'autres imaginaires. Pour comprendre la manière dont les jeunes Nigérians interprètent le risque, l'article se concentre sur quatre questions liées : (1) l'organisation et la signification des relations sexuelles ; (2) l’intersection du genre et des idées sur la reproduction ; (3) la perception du SIDA comme une maladie sans espoir ; et (4) l'importance de la religion dans la définition de la moralité et des choix éthiques des jeunes concernant la sexualité et le VIH/SIDA.