S'appuyant sur les expériences d'hommes nés au Sud-Soudan dans les années 1980, qui ont grandi dans un camp de réfugiés au Kenya et sont ensuite retournés au Sud-Soudan après l'accord de paix de 2005, cet article explore les implications sociales des expériences vécues lors du déplacement et du retour ultérieur des personnes. Les périodes de déplacement et de retour se caractérisent à la fois par une rupture sociale et une continuité, par exemple la mise en œuvre de stratégies visant à maintenir certaines coutumes. L’accès au capital symbolique ou économique pendant le déplacement diffère sensiblement de celui offert par les relations sociales avant le déplacement.

Les auteurs affirment que le retour à la maison peut être loin d’être un processus facile. Les hypothèses selon lesquelles le déplacement forcé garantit une rupture sociale complète ou que le « foyer » reste inchangé peuvent aveugler les acteurs humanitaires sur les changements sociaux et les luttes de pouvoir qui façonneront la manière dont leurs politiques sont vécues et mises en œuvre.