L'étude analyse les croyances et pratiques traditionnelles concernant la lèpre des Limba de Sierra Leone. Elle montre que ce groupe ethnique aux dialectes divers a deux points de vue sur la lèpre et ses causes, et deux types de stigmatisation associés à la maladie. Les Limba ont abandonné leurs traitements traditionnels contre la lèpre en réponse à un programme efficace de lutte contre la lèpre, mais ont conservé leur vision traditionnelle du monde, y compris sa définition de la maladie, qui considère une personne gravement malade uniquement lorsqu'elle souffre de douleurs intenses ou d'un handicap. Ainsi, ils cherchent à se faire soigner dans le cadre du programme, mais souvent à un stade relativement avancé de la maladie. L'étude montre que les Limba ont réinterprété la notion de « germes » telle qu'elle a été introduite par les travailleurs médicaux, et que les travailleurs de la lutte contre la lèpre ont leurs propres incompréhensions des croyances et pratiques des Limba. L'étude montre la voie à suivre pour améliorer la communication entre les travailleurs de la lutte contre la lèpre et les patients Limba en mettant l'accent sur les points sur lesquels leurs points de vue diffèrent, et en identifiant des concepts de la vision du monde des Limba qui peuvent être adaptés par les travailleurs de la lutte contre la lèpre pour aider à transmettre leur message. L'étude souligne l'importance de la vision du monde comme élément clé pour comprendre les attitudes et le comportement des patients dans les pays en développement et pour établir des comparaisons interculturelles valables, mais note qu'il peut falloir des années à un chercheur pour comprendre la vision du monde d'une culture particulière. Elle soutient que dans les projets de recherche à court terme, il est avantageux de travailler avec un anthropologue qui a une connaissance approfondie de la culture, mais qui n'est pas nécessairement un spécialiste en anthropologie médicale.
Rapport de fond