Pourquoi la réponse à la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) H5N1 est-elle si difficile en Indonésie ? Pourquoi le virus s’est-il propagé si rapidement et pourquoi la maladie a-t-elle persisté ? Existe-t-il des caractéristiques du pays et de sa culture qui encouragent ou inhibent la maladie ? La réponse menée au niveau international est-elle suffisamment sensible aux contextes locaux ? Cet article suggère que des facteurs sociaux, culturels, économiques et politiques distinctifs s’opposent à une réponse technocratique telle que celle utilisée en Indonésie. L'article explore les interactions entre la biomédecine mondiale, un réseau de relations de pouvoir liant la santé, l'industrie, l'institutionnalisme et la gouvernance, et les contextes politiques et sociaux divers et complexes de l'Indonésie. Comment contrôler une maladie zoonotique infectieuse dans un environnement dynamique où les modèles modernistes d’autorité et de rationalité n’ont pas encore fait leurs preuves ?

Depuis que le H5N1 a été détecté pour la première fois dans le centre de Java à la mi-2003, il s'est propagé à 31 des 33 provinces indonésiennes, provoquant la mort ou la destruction d'au moins 150 millions de volailles et tuant plus de 110 humains. La réponse internationale, qui a débuté au milieu de l'année 2005, s'est concentrée sur la surveillance, le contrôle et la vaccination des animaux, le renforcement des capacités du système de santé humaine et la communication d'informations et de changements de comportement. La réponse est confrontée à la taille, à la géographie et aux infrastructures du pays, à une démocratie exubérante et à une décentralisation poussée. D’autres maladies, les tensions sectaires et les catastrophes naturelles régulières éclipsent la menace que représente l’IAHP pour la santé humaine et la sécurité alimentaire. Néanmoins, les questions de confiance entre la science, le gouvernement, les entreprises et la société civile, ainsi que le nationalisme, s'avèrent essentielles, tout comme les différentes constructions de risque, de biens publics et de gouvernance associées aux organisations internationales qui dirigent la réponse et aux personnes affectées. la maladie.