L’origine de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a été attribuée à la confluence probable d’un virus, d’une chauve-souris, d’un enfant de deux ans et d’un centre de santé rural sous-équipé. Comprendre comment ces facteurs ont pu se combiner dans le sud-est de la Guinée vers la fin 2013 nous oblige à repenser les éléments du « récit » familier de l’épidémie d’Ebola, tel que propagé par les médias internationaux, dans un contexte politique, économique et écologique plus profond. Cela implique d’examiner les preuves sociales, écologiques et épidémiologiques et de remettre en question les hypothèses erronées et de longue date concernant les utilisateurs des ressources rurales, les moyens de subsistance ruraux, la déforestation et les changements environnementaux, ainsi que le rôle du développement dans la crise actuelle et dans la réalisation d’un avenir plus résilient.

De nouvelles recherches indiquent que la démographie, les modes d'utilisation des terres et l'interaction homme-faune sont tous impliqués dans les événements de « retombée » zoonotiques, mais ne peuvent pas être généralisés à l'ensemble des cas et des localités. En effet, ces modèles sont très contextuels et variables aux niveaux régional et local en raison d’histoires sociopolitiques, économiques et écologiques divergentes et dynamiques.