Cet article explore les complexités du travail d'intermédiaire mené par le personnel congolais de MSF travaillant dans un « terrain » qui n'est pas un espace liminal lointain, mais leur pays (et région) d'origine. Ils ont des histoires politiques et sociales complexes et hétérogènes, des réseaux et des identités perçues dans les zones où MSF travaille. Cette « proximité » est une arme à double tranchant : le personnel local est essentiel pour établir des réseaux avec les acteurs armés et les autorités politiques, ainsi que pour traduire le sens des politiques et des principes dans la pratique, mais il se trouve soit en danger, soit perçu comme un risque. , ou les deux.

L'article est basé sur un travail ethnographique de huit mois au Nord-Kivu – à Goma, la capitale provinciale, et à Masisi. Il s'appuie sur 180 entretiens avec des agents de terrain actuels et anciens de MSF ayant une expérience au Nord-Kivu depuis 2005, en particulier une cinquantaine d'employés congolais différents ayant une expérience à Masisi, Rutshuru et Walikale.