Si les catastrophes naturelles sont devenues plus fréquentes au cours des 20 dernières années, le nombre moyen de personnes touchées est passé d’une personne sur 23 en 1994-2003 à une personne sur 39 entre 2004 et 2013. Cette évolution s’explique en partie par la croissance démographique, mais le nombre de personnes touchées a également diminué en termes absolus. Les taux de mortalité ont en revanche augmenté au cours de la même période, atteignant une moyenne de plus de 99 700 décès par an entre 2004 et 2013. Cette évolution reflète en partie les pertes humaines considérables causées par trois méga-catastrophes (le tsunami asiatique de 2004, le cyclone Nargis de 2008 et le tremblement de terre en Haïti de 2010).

Cependant, la tendance reste à la hausse même lorsque ces trois événements sont exclus des statistiques. L'analyse des données EM-DAT montre également l'impact des niveaux de revenus sur le nombre de victimes des catastrophes. En moyenne, plus de trois fois plus de personnes sont mortes à cause d’une catastrophe dans les pays à faible revenu (332 décès) que dans les pays à revenu élevé (105 décès). Une tendance similaire est évidente lorsque les pays à revenu faible et intermédiaire inférieur sont regroupés et comparés aux pays à revenu élevé et intermédiaire supérieur. Pris ensemble, les pays à revenu élevé ont connu 56% de catastrophes mais ont perdu 32% de vies, tandis que les pays à faible revenu ont connu 44% de catastrophes mais ont subi 68% de décès. Cela démontre que les niveaux de développement économique, plutôt que l’exposition aux aléas en soi, sont des déterminants majeurs de la mortalité.