Des recherches menées auprès de femmes ougandaises et de leurs enfants, quatorze ans après leur retour de la vie dans l'Armée de résistance du Seigneur, mettent en évidence les dimensions intergénérationnelles de la guerre et des conflits. L'obéissance, le stoïcisme et le silence ont permis leur survie et façonnent désormais leur vie quotidienne. Les récits de « victimisation » promus par les agences humanitaires, ainsi que les conseils visant à « oublier le passé », tout en visant à faciliter la réintégration sociale, ont fini par perpétuer l'isolement social des rapatriés.