Malgré les engagements politiques croissants dans de nombreux pays pauvres, les soins de santé sont souvent un échec au niveau de leur prestation. Le manque d’informations, la mauvaise application des lois et la dynamique du pouvoir empêchent ceux dont les droits ont été violés d’obtenir réparation. Au Mozambique, les défenseurs locaux de la santé s’efforcent de combler cet écart entre la politique et la réalité en combinant des approches connues sous le nom d’autonomisation juridique et de responsabilité sociale. Ils sensibilisent à la politique de santé, aident les clients à demander réparation pour leurs griefs et facilitent les dialogues de résolution de problèmes entre les communautés et le personnel des établissements de santé. En trois ans, nous avons vu des communautés commencer à surmonter une culture du silence. Vingt et un défenseurs et leurs clients ont obtenu réparation pour plus d'un millier de griefs dans 27 établissements de santé.

Ces cas ont abouti à des améliorations de l’accès, de l’infrastructure et des performances des fournisseurs. Les défenseurs ont soutenu les comités de santé villageois pour qu’ils passent du statut de recueil de noms sur une liste à ceux d’agents actifs du changement. Les avocats ne doivent pas être formés et laissés seuls : ils sont plus efficaces lorsqu’ils sont intégrés dans une équipe verticale qui fournit un soutien et une supervision continus et qui peut impliquer des niveaux d’autorité plus élevés pour résoudre des cas difficiles. Les données agrégées des cas traités par les défenseurs de la santé fournissent un aperçu unique de la façon dont la politique de santé fonctionne dans la pratique. Nous nous appuyons sur ces informations pour plaider en faveur de changements systémiques qui affectent l’ensemble du pays, comme de meilleures politiques de lutte contre la corruption et des procédures plus strictes pour répondre aux griefs. Nous avons constaté que les pratiques d’autonomisation juridique et de responsabilité sociale interagissent en synergie. Notre expérience préliminaire suggère que lorsque les gens sont équipés pour exercer leurs droits à la santé, même un système disposant de ressources limitées peut s’améliorer.